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L'organe disciplinaire des députés britanniques a préconisé jeudi une suspension de huit semaines, susceptible de donner lieu à une élection partielle, d'un élu conservateur accusé d'agressions sexuelles en état d'ébriété, affaire qui avait précipité la chute de Boris Johnson il y a un an.
La succession des révélations du "partygate" - le scandale des fêtes à Downing Street au mépris des règles anticovid - avait fragilisé Boris Johnson, mais c'était l'affaire Chris Pincher qui lui avait été fatale.
Alors "chief whip" adjoint, chargé de la discipline parlementaire chez les conservateurs, Chris Pincher avait en état d'ivresse saisi les fesses d'un homme et pressé les parties intimes d'un autre un soir de fin juin 2022 au très select Carlton Club à Londres, qui a accueilli jadis le parti conservateur britannique, selon les conclusions de la Commission parlementaire.
Dénonçant des faits d'une "particulière gravité" et relevant d'un "abus de pouvoir", la Commission a préconisé jeudi que Chris Pincher soit suspendu pendant huit semaines du Parlement.
Il reviendra aux députés de se prononcer sur la sanction. Mais si 10% des électeurs de sa circonscription le décidaient, une nouvelle élection partielle sera organisée, alors que les conservateurs au pouvoir doivent déjà faire face à trois élections difficiles le 20 juillet.
Soumis l'an dernier à une intense pression pour dire ce qu'il savait du passif de Chris Pincher sur de précédents incidents, Boris Johnson avait reconnu une "erreur" en le nommant quelques mois plus tôt.
Après avoir affirmé l'inverse, Donwing Street avait fini par reconnaître que Boris Johnson avait été informé dès 2019 d'anciennes accusations contre M. Pincher, assurant qu'il les avait "oubliées".
Boris Johnson avait ensuite été emporté par une cascade de démissions ne lui laissant d'autre choix que d'annoncer son départ le 7 juillet 2022.