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Que peut-on faire pour réduire l'écart de pension lié au genre? C'est la question que s'est posée l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH), alors qu'une première étape de la réforme fédérale des retraites a été franchie en juillet, puis corrigée en mars. Dans une étude publiée mercredi, l'organe liste plusieurs mesures pour tenter de combler ce fossé, qui s'établissait en 2021 à 26% en Belgique entre les hommes et les femmes de 65 ans ou plus, selon l'office statistique Eurostat.
L'institut propose ainsi d'instaurer un bonus de pension pour les personnes qui ont élevé des enfants. Cela permettrait de faire coup double: réduire l'écart de pension (les parents isolés étant généralement des femmes) et accorder une meilleure reconnaissance à ce travail non rémunéré. Des systèmes similaires existent déjà en Allemagne et en France, précise l'IEFH.
L'Institut suggère également une automatisation "plus poussée" de l'octroi de la garantie de revenus aux personnes âgées (Grapa). En effet, "environ 50% des personnes âgées y ayant droit n'en bénéficient pas en réalité, et la majorité de ce groupe est composé de femmes".
Dans la même optique, augmenter l'allocation pour l'aide aux personnes âgées jouerait aussi sur l'écart de genre vu que 72% des bénéficiaires de cette aide étaient des femmes en 2015.
L'Institut conseille par ailleurs de supprimer la condition d'accès (30 ans de carrière) à la pension minimum. "De nombreuses femmes ont des carrières plus courtes", prestées avant un mariage ou l'arrivée d'enfants, "et n'y ont donc pas droit", relève l'étude.
L'inégalité de genre en matière de pension est aussi la conséquence des inégalités de genre dans le passé professionnel (revenus, durée de carrière ou encore fréquence du travail à temps partiel), note cependant l'Institut. Par conséquent, il faut donc agir aussi sur le marché du travail actuel, conclut-il.