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La décision de retirer à l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, son statut clérical n'est qu'une "perte de temps" aux yeux du prêtre Rik Devillé, fondateur du Groupe de travail sur les droits humains dans l'Église ("Mensenrechten in de Kerk"). "Cette mesure n'a aucune portée symbolique. Elle ne fait que détourner l'attention de ce dont les victimes de violences sexuelles ont véritablement besoin: la reconnaissance", a-t-il soutenu.
Loin d'être impressionné par cette nouvelle, le père Devillé a tenu à souligner le caractère tardif de cette décision du pape François, qui prive officiellement l'ex-évêque de ses titres d'évêque et de prêtre. "C'est une mesure qui aurait dû être prise dès 1997, ou en 2010, lorsque le scandale a éclaté. Aujourd'hui, 14 ans après, elle ne fait que rappeler le temps que les victimes ont dû attendre."
Le prêtre de Buizingen y voit une illustration de la préoccupation des évêques pour leur image: "Ils peuvent se féliciter d'avoir agi, mais si c'est pour eux un trophée, c'est davantage douloureux que positif."
Selon lui, les victimes ont avant tout besoin d'une reconnaissance effective, qui passe par le respect, le temps passé à leurs côtés, le dialogue et les invitations. "Mais l'humanité et l'empathie font encore défaut, et cette décision concernant Vangheluwe n'y change rien", a-t-il déploré.