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Il y a aujourd'hui une véritable menace qui pèse sur l'accessibilité aux soins, met en garde lundi la Fédération nationale des infirmiers de Belgique (FNIB). Elle demande dès lors aux autorités fédérale, régionales et communautaires à ce qu'on réinvestisse dans la qualification et la rétention de ces professionnels qualifiés.
Le système des soins de santé saigne depuis ces dix dernières années, illustre cette association professionnelle. "Victime de l'indifférence politique, il se vide des professionnels infirmiers qui y travaillent", s'inquiète son président Dan Lecocq, à la veille de la manifestation nationale en front commun syndical du secteur non marchand à Bruxelles. Selon lui, "l'hémorragie est telle qu'on touche à présent aux limites de la viabilité du secteur".
A ses yeux, le secteur des soins infirmiers en Belgique est actuellement confronté à quatre défis majeurs, tous interconnectés: l'attractivité, la rétention des talents, la qualité de la vie au travail et la qualité des soins.
Parmi les problèmes constatés, on retrouve le recrutement. Il y a moins d'étudiants candidats à la profession, quand ceux-ci ne la quittent pas déjà durant leur formation, effarés par les situations auxquelles ils sont confrontés.
Il y a aujourd'hui une véritable menace qui pèse sur l'accessibilité aux soins, met donc en garde la FNIB. Nombre d'infirmiers ne travaillent plus nécessairement, le font parfois à temps partiel, peuvent être en burnout ou bien ont même pu quitter la profession. Il faut donc travailler sur la rétention et l'attractivité pour le métier.
Un phénomène de "déqualification" est en outre à l'oeuvre depuis quelque temps dans le secteur, constate-t-il. Ont ainsi vu le jour des aidants qualifiés, des aides familiales, des aides logistiques ou des assistants de formation. "Qui ne viennent pas en complément des infirmiers et aides soignants mais à la place... On tire la profession vers le bas!"