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Une pétition contre l'utilisation de la reconnaissance faciale présentée au Parlement

La commission des affaires intérieures du Parlement bruxellois a entendu mardi matin les initiateurs d'une pétition contre l'utilisation de la reconnaissance faciale en Région bruxelloise.

La pétition est soutenue par huit associations francophones et néerlandophones de la coalition #Protectmyface (Ciré, Genres Pluriels, Liga Voor Mensenrechten, Ligue des droits humains, Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations, Tacti, et Technopolice.be).

Selon les pétitionnaires, la technique d'analyse biométrique qui utilise les caractéristiques du visage, en les croisant avec une base de données, "est interdite en Belgique, puisqu'il n'existe pas de base légale".

Malgré cela, depuis plusieurs années, des tests ont été réalisés par la police fédérale, "en toute opacité". Des logiciels sont testés et l'infrastructure nécessaire est installée, alors que les questions éthiques et d'impact sur les personnes sont totalement éludées.

Or, l'usage de la reconnaissance faciale entrave le droit à l'anonymat dans l'espace public, celui de manifester, la liberté de réunion... Cette technologie renforce également les discriminations "par exemple vis-à-vis des communautés déjà plus largement ciblées par les contrôles policiers". Enfin, les risques de fuites et de piratage de données personnelles très sensibles comme celles récoltées par la reconnaissance faciale sont loin d'être inexistants, ont souligné les auteurs de la pétition.

La Région bruxelloise dispose, selon eux, également de pouvoirs importants dans le domaine de la prévention et de la sécurité, notamment par le biais de la centralisation de la vidéosurveillance régionale.

La pétition demande au Parlement régional d'interdire l'utilisation des technologies de reconnaissance faciale dans les lieux publics et leur utilisation à des fins d'identification, et d'assurer une transparence totale sur les projets en cours.

Le président de la commission, Guy Vanhengel (Open VLD), a indiqué qu'il serait envisagé de rédiger une résolution sur la question et éventuellement d'organiser une audition avec l'organe de contrôle des informations policières.

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