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Vous comprenez que les agriculteurs bloquent les routes aujourd’hui? La réponse du ministre wallon de la Mobilité

Le Vice-président du gouvernement wallon Philippe Henry était l’invité de Bel RTL matin. Au micro de Martin Buxant, le ministre wallon de la Mobilité a réagi au mouvement de grogne des agriculteurs qui paralysent la circulation ce matin.

Le ministre Ecolo dit d’abord comprendre la colère des agriculteurs. Peut-on rendre l’agriculture moins polluante, tout en garantissant des salaires décents à ces travailleurs?  "Ce n’est pas irréconciliable. D’ailleurs, il y a beaucoup d’agriculteurs qui sont volontaristes sur cette dimension-là… Le problème, ce n’est pas la seule question des normes environnementales, c’est un problème de revenus, de filières, d’importations de produits à bas prix qui eux n’ont pas les mêmes contraintes sociales ou environnementales, c’est un problème beaucoup plus global ", estime-t-il.

Un bon fermier, c’est quoi ? "L’agriculture a très fort changé en quelques dizaines d’années. Je suis moi-même petit-fils d’agriculteur. A l’époque, on avait beaucoup moins de productivité qu’aujourd’hui, beaucoup moins de terrains, de machines, de bêtes. Et il y a eu une course à la productivité encouragée par le système européen. Je pense qu’il faut revenir à quelque chose de plus humain et de plus circulaire. Aujourd’hui, en Wallonie, on exporte quasiment deux fois plus de pommes de terre que ce qu’on en consomme. Par contre pour le blé, c’est le contraire, on importe la plus grande partie du blé panifiable (pour faire le pain). On doit revenir à des circuits plus courts, plus logiques, produire localement ce qu’on a besoin pour s’alimenter en Wallonie et en Europe", juge Philippe Henry.

Vous comprenez que les agriculteurs bloquent les routes aujourd’hui ?

"Je comprends le mécontentement. Mais, c’est toujours très embêtant pour les autres usagers. C’est une forme d’expression qu’ils utilisent aujourd’hui".

Je comprends que les jeunes ne sachent plus comment s’exprimer


C’est ça la désobéissance civile, passer outre les règles et les lois, quand on n’est pas d’accord?

"Il y a toute sorte de forme d’expression démocratique, y compris de désobéissance civile, je pense qu’il faut essayer que d’une manière générale chacun trouve sa place et puisse s’exprimer. Mais, à tout le moins, je comprends le désarroi qui s’exprime pour les agriculteurs et parfois pour d’autres corps sociaux ou pour les jeunes qui sont extrêmement perdus face à la situation climatique", souligne le ministre Ecolo. 

Des militants écologistes ont vandalisé la Joconde ce week-end à Paris, au nom, disent-ils, "d’une alimentation saine". Vous cautionnez ce genre d’action?

"Je comprends, même si la culture n’est certainement pas ce qu’on doit viser en premier lieu. En même temps, c’est une action visible, coup de poing qui n’a en réalité pas de vraies conséquences et qui est une forme d’expression de ras-le-bol. Je comprends que les jeunes ne sachent plus comment s’exprimer. On a eu des manifestations très fortes des jeunes et beaucoup d’entreprises et de responsables politiques n’ont pas suffisamment donné de suivi à cela. On voit que les problèmes classiques reprennent le dessus. Or, nous devons faire cette transition climatique et assurer un avenir à nos jeunes", a affirmé le ministre wallon.

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  • Comment expliquer alors que les légumes espagnols, par exemple, sont moins chers que les légumes belges ? L'Espagne, c'est l'Europe, non ?

    Simpson Homer
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