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"Des jeunes gens font face à un mur": l'horreur du Fort de Breendonk commémorée à la gare centrale de Bruxelles

Plusieurs hommes, vêtus de tenues des années 1940, se tiennent et se tiendront debout durant toute la journée de samedi à la gare centrale de Bruxelles, le visage tourné vers un mur. Le Fort de Breendonk, un site du War Heritage Institute, souhaite ainsi commémorer l'horreur que les 3.600 prisonniers politiques ont dû y endurer pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette action symbolique a lieu à l'occasion du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, 3.600 prisonniers, principalement politiques, ont été emprisonnés à Breendonk, où ils ont été privés de tous leurs droits. Lorsque ces personnes arrivaient au Fort, elles devaient se tenir face au mur dans la cour pour l'enregistrement et la distribution de leurs vêtements de prisonnier. Elles n'étaient pas autorisées à bouger, à respirer ou à tousser, ce qui était puni "sans pitié" par les SS. Elles ne savaient pas non plus combien de temps elles resteraient là.  

"Inspirés par les terribles histoires de Breendonk, des jeunes gens font face à un mur pendant toute une journée", explique Jef Vrelust, gestionnaire du site du Fort de Breendonk. "Ils sont habillés comme les prisonniers à leur arrivée à Breendonk afin de commémorer ce moment le plus fidèlement possible. L'objectif est d'offrir aux jeunes d'aujourd'hui une expérience enrichissante en leur permettant de se mettre dans la peau des prisonniers, même si ce n'est qu'une partie de ce qu'ils ont enduré."  

"Avec cet événement, nous voulons avant tout rendre hommage aux 3.600 prisonniers politiques en mettant des jeunes à leur place", développe M. Vrelust. "Nous voulons ainsi jeter un pont entre le passé et le présent, car nous ne devons jamais oublier ce qui s'est passé à Breendonk. C'est pourquoi nous impliquons spécifiquement les jeunes dans cette installation."

Kevin Frydman, le petit-fils d'un ancien prisonnier de Breendonk, s'est par ailleurs exprimé à notre micro: "J’ai grandi avec ça, et j’ai grandi avec un grand-père qui me racontait son histoire quasiment quotidiennement. Je suis ici de mon plein gré et dans des conditions de vie tout à fait normales. Si je réfléchis à ce qu’ils ont dû ressentir à ce moment-là, c’est quelque chose d’assez différent, dans le sens ou ils ne devaient pas forcément comprendre pourquoi ils étaient là. Avec la peur et les conditions de vie."

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