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Privées de subsides faute de gouvernement bruxellois, 360 associations lancent un appel: "Évitez à la population de payer les conséquences de votre inaction"

Une carte blanche a été signée par plus de 360 associations venues de divers secteurs pour tirer la sonnette d'alarme. En l'absence d'un gouvernement bruxellois, elles ne peuvent pas bénéficier actuellement de tous les subsides, des subsides qui sont pourtant essentiels pour mener leur mission à bien.

Des associations pointent l’incertitude qui pèse sur le financement d’une part importante de leurs actions. Elles exhortent les autorités bruxelloises à agir : "Éviter à la population de payer les conséquences de votre inaction", mettent-elles en garde dans une carte blanche. 

Un manque de subventions qui touche la totalité du secteur associatif

Chaque jour, l'association DoucheFLUX permet à 150 sans-abris de profiter d'une douche, d'un café ou simplement d'un espace de parole. Mais faute de certains subsides, elle a dû diminuer ses activités. 

"Pour nous, ça signifie la fin de la coordination de notre travail de rue. Donc en clair, on a des maraudes quotidiennes qui vont rencontrer les gens, créer le lien avec eux. C'est essentiel pour nous d'avoir cette présence en rue. Eh bien, la subvention aujourd'hui, à l'heure actuelle, on ne sait pas ce qui va arriver. Elle n'est pas garantie ni en 2025 et encore moins pour 2026 ", explique Benjamin Brooke, directeur DoucheFLUX.

Aux ateliers de la rue Voot, cela représentait plus de 100 000 euros. L'association a été obligée de réaliser certaines coupes budgétaires. 

"On a dû licencier trois personnes dans l'équipe. Donc ce n'est pas tout à fait trois équivalents en plein, mais c'est quand même trois personnes en moins. Donc ça met l'équipe restante sous tension, parce qu'elle doit assumer avec moins d'effectifs les mêmes missions, parce qu'on va essayer, nous, de remplir notre rôle et de maintenir notre service au public", raconte Larina Cox, directrice des ateliers de la rue Voot.

Il n'y a qu'un nouveau gouvernement qui peut signer un nouveau budget

Pour pouvoir octroyer ces subventions facultatives, il faut voter le nouveau budget. Mais tant qu'il n'y a pas de gouvernement, cela est impossible. 
"En ce moment, la seule chose qu'on peut faire en tant que gouvernement en affaires courantes à Bruxelles, c'est de reprendre le budget de l'année passée et de le diviser par 12", explique Kévin Meyvaert, doctorant en science politique à la VUB. "A Bruxelles, on le fait tous les trois mois, et donc on l'étale sur trois mois, poursuit-il. Mais ça ne permet pas vraiment d'offrir beaucoup de perspectives par exemple aux organisations qui ont besoin de ces subventions facultatives. Il n'y a qu'un nouveau gouvernement qui peut signer un nouveau budget et le faire passer au Parlement".

Rien que pour le secteur des soins de santé, de l'aide à la personne et de la mobilité, ces subventions représentaient près de 108 millions d'euros en 2024.
 

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