Partager:
Des pesticides retrouvés dans la cour de récréation d’une école à Fernelmont, une intoxication suspecte de 18 enfants à Philippeville… Tout cela après des pulvérisations dans les champs voisins. Face aux craintes des riverains, et au flou qui entoure encore le risque pour la santé des produits phytosanitaires, le ministre en charge de l’Environnement en Wallonie, Carlo Di Antonio, opte pour le principe de précaution. Trois mesures figurent dans le projet de loi.
Pas de pulvérisation s'il y a trop de vent
Premièrement : interdire toute pulvérisation de pesticide si le vent souffle à plus de 15 km/h. "Ça fait partie des bonne pratiques que nous mettons en place dans nos exploitations. Il est inutile d’aller pulvériser dans de mauvaises conditions, on n’atteint pas l’objectif qui est d’utiliser nos produits au bon moment, dans des bonnes conditions et à la bonne dose", explique Marianne Streel, vice-présidente de la fédération wallonne de l’agriculture.
Réduire la dérive du produit dans l'air
Rien de nouveau donc puisque cela se fait déjà. Le deuxième point concernera une protection obligatoire à placer sur le pulvérisateur (une buse), qui permettrait de réduire la dérive du produit dans l’air de 50%. "Ça consiste en des surcoûts, entre 2-300 euros et 1000 euros par machine. Ça, c’est un point que moi personnellement je peux accepter, parce que cela fait plusieurs années que j’utilise ces buses-là, et je sais que beaucoup de confrères l’utilisent aussi", explique Wilhelm Bommers, agriculteur.
La troisième mesure risque de créer des tensions
Troisième mesure : interdiction de pulvériser à moins de 50 mètres des écoles, aires de jeux pour enfants, hôpitaux et maisons de repos… et cela risque fort de créer des tensions. "Cela fait un peu une expropriation, par la loi, sans dédommagement, et ça c’est une loi qu’on peut difficilement accepter", estime l’agriculteur.
"Aujourd'hui nos revenus et nos prix de vente étant inférieurs à nos coûts de production, les primes européennes sont des choses qui comptent pour pouvoir payer nos factures et être encore là demain comme producteurs", ajoute Marianne Streel.
Le projet de loi sera examiné ce jeudi au gouvernement wallon. Il pourrait être appliqué à partir du premier juin.