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Cannes s'apprête à dérouler pour la 76e fois son tapis rouge au cinéma

Pour son 76e Festival, Cannes déroule le tapis rouge à partir de mardi à une pléiade de stars, dont Harrison Ford, Natalie Portman ou encore Johnny Depp, décrié après les accusations de violences conjugales l'ayant visé mais tête d'affiche du film d'ouverture.

Qui succédera au Suédois Ruben Östlund, lauréat l'an passé avec "Sans Filtre" et président du jury cette année ? Au total 21 films brigueront la Palme d'or, sur fond de possibles perturbations sociales.

En attendant le verdict, les derniers préparatifs pour accueillir quelque 35.000 festivaliers ont démarré dimanche, lorsque le portrait de Catherine Deneuve, de 25 mètres sur 11 mètres, affiche de cette 76e édition, a été hissé sur le frontispice du Palais. En noir et blanc, le cliché avait été réalisé en 1968 lors du tournage de "La Chamade" d'Alain Cavalier.

Le fameux tapis rouge, long de 60 mètres, sera lui déployé mardi matin, quelques heures avant que la fille de Catherine Deneuve et de Marcello Mastroianni, Chiara Mastroianni, ne présente la cérémonie d'ouverture.

- Pluie d'étoiles -

Parmi les étoiles en compétition pour la Palme: des habitués comme le Britannique Ken Loach, 86 ans, déjà deux fois lauréat (2006 et 2016), l'Allemand Wim Wenders, couronné en 1984 avec "Paris Texas", ou encore l'Italien Nanni Moretti.

Le cinéaste finlandais Aki Kaurismaki est aussi de retour avec "Les feuilles mortes", tout comme l'Italien Marco Bellocchio, 83 ans, avec "L'enlèvement". Le Japonais Hirokazu Kore-eda, sacré en 2018 avec "Une affaire de famille", présente "Monster", projeté mercredi soir.

Côté français, dix ans après "Abus de faiblesse", son dernier film, la sulfureuse Catherine Breillat présente "L'été dernier", tandis que le Franco-Vietnamien Tran Anh Hung, auteur en 1993 de "L'odeur de la papaye verte", propose "La Passion de Dodin Bouffant", histoire d'amour au XIXe siècle sur fond de gastronomie.

Cinquante ans après l'édition 1973 où la Suède avait présidé le jury, en la personne d'Ingrid Bergman, et où "La Grande Bouffe", autre histoire de bonne chère, avait fait scandale, de qui viendra l'inévitable polémique de Cannes ?

Peut-être du film d'ouverture, "Jeanne du Barry". Sa réalisatrice, Maïwenn, est visée par une plainte du journaliste Edwy Plenel, qu'elle a reconnu avoir agressé dans un restaurant.

Elle s'y met en scène en favorite du roi Louis XV, incarné par Johnny Depp, persona non grata sur les plateaux américains depuis des accusations de violences conjugales puis des accusations mutuelles de diffamation avec son ancienne épouse Amber Heard.

"Je ne connais pas l'image de Johnny Depp aux Etats-Unis", a assuré lundi le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, lors d'une conférence de presse, soulignant être "la dernière personne à pouvoir vous parler de tout ça car, s'il y a une personne au monde qui ne s'est pas intéressée à ce procès très médiatique (entre Johnny Depp et Amber Heard, NDLR), c'est moi".

"Je m'intéresse à Depp comme acteur", a encore déclaré le délégué général, qui estime que, dans le film de Maïwenn, l'ex-compagnon de Vanessa Paradis est "extraordinaire" pour un rôle "difficile".

La présentation, le lendemain en compétition, du film "Le Retour" de Catherine Corsini pourrait aussi faire des vagues: ses financements publics lui ont été retirés pour ne pas avoir déclaré comme la loi le prévoit le tournage d'une scène explicitement sexuelle, mais simulée, impliquant une actrice de moins de 16 ans.

- La CGT promet des actions -

Comme les années précédentes, cette 76e édition est placée "sous un haut niveau de sécurité", grâce à un millier de gendarmes, policiers nationaux et municipaux et agents de sécurité privée, a expliqué à l'AFP le sous-préfet de Grasse, Jean-Claude Geney.

Dans un contexte de tensions sociales en France, un arrêté préfectoral, "identique à celui des années précédentes" selon la préfecture, a été pris pour interdire toute manifestation autour de la Croisette pendant le Festival.

Cela n'a pas empêché la CGT d'annoncer différentes actions dans le cadre de son opposition à la réforme des retraites. Premier rendez-vous le vendredi 19 mai avec un appel à un rassemblement "fixe" sur le parvis de l'hôtel Carlton.

Fin avril, la CGT Energie avait aussi évoqué des "perturbations énergétiques", autrement dit des projecteurs qui pourraient s'éteindre, faute de courant.

"Concernant les choses annoncées dans la presse sur d'éventuelles coupures d'électricité ou troubles sociaux (...), nous parlons dans un beau dialogue avec la CGT", a encore affirmé M. Frémaux, ajoutant que "rien pour l'instant, pour ce qui nous concerne, n'est annoncé".

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