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L'épidémie de covid-19 faisait 32.000 morts il y a cinq ans: comment est-il devenu un simple virus?

Il y a cinq ans, l'épidémie de Covid-19 qui faisait sa toute première victime en Belgique. Un premier décès qui sera suivi par beaucoup d'autres. Alors comment expliquer que ce coronavirus, qui était considéré comme très virulent à l'époque, est aujourd'hui devenu plus commun ?

Quand il est entré dans nos vies, début 2020, personne n'imaginait ce dont il est capable. "C'est très contagieux, c'est plus contagieux qu'un virus grippal normal, d'une grippe hivernale", indiquait à l'époque Maggie De Block, ministre de la Santé de 2014 à 2020.

Fin janvier 2020 et la ministre de la Santé de l'époque sous-estime ce virus, le Covid-19.

Cinq ans plus tard, les chiffres parlent d'eux-mêmes: le Covid provoque au total en Belgique plus de 32.000 décès. La plupart de ces malades emportés sont âgés, 9 personnes sur 10 ont plus de 65 ans. Cela représente une surmortalité conséquente chez nous: plus de 25 000 morts par rapport à une période sans Covid.

Une infection profonde 

Si le Covid tue autant, c'est parce qu'il est capable d'infecter notre appareil respiratoire en profondeur, de pénétrer dans les plus petits espaces des poumons. Les enzymes du virus lui permettent de s'attacher aux cellules des bronches, les sacs alvéolaires. "Les toutes petites bronches, les sacs alvéolaires donnant ainsi directement une pneumonie virale et donnant des complications systémiques importantes", explique Yves Van Laethem, médecin spécialiste des maladies infectieuses. "Les gens qui mourraient sans pouvoir être oxygénés convenablement en 2-3 jours de temps. C'était effectivement la forme extrêmement mortelle que l'on a connue, tout spécialement chez les personnes fragilisées, les personnes âgées."

Une mutation au fil du temps 

Pour passer d'un individu à l'autre, le virus va se reproduire. Mais son usine de duplication est peu rigoureuse de par sa nature génétique. Sa protéine de liaison se modifie, le Covid va donc muter, et, au fil du temps, perdre sa capacité à infecter les cellules pulmonaires profondes. Pour concentrer son attention sur le haut de notre organisme, la trachée, le nez ou la gorge.

"C'est bien pour lui, parce que nous du coup on est plus contagieux", indique Charlotte Martin, cheffe du service de maladies infectieuses du CHU Saint-Pierre. "Quand on éternue, quand on se mouche, quand on parle, quand on postillonne, quand on tousse, il y a plein de virus, beaucoup plus qu'en 2020. Ce virus qui est plus facilement transmissible, en cela il a atteint son but. Pour nous c'est mieux, parce que nous ça nous donne plus de rhumes, de pharyngites, de laryngites, mais moins de pneumonies."

La vaccination 

Moins virulents, donc, grâce à ces mutations, mais aussi grâce à notre capacité à combattre le virus, notamment avec la vaccination. "Tous ceux qui ont été vaccinés, tous ceux qui ont fait la maladie et été vaccinés ont gardé non seulement des anticorps qui circulent dans leur sang, mais surtout ce qu'on appelle les cellules mémoires", affirme explique Yves Van Laethem. "Ces cellules sont capables, face au virus, de reconstituer des anticorps, de reconstituer l'immunité."

Voilà pourquoi lorsque vous êtes en bonne santé, faire le Covid aujourd'hui ressemble à la petite grippe qu'évoquait à l'époque Maggie De Block.

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