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Pénuries de carburants: situation toujours tendue en Ile-de-France

De nombreuses stations-service françaises sont encore touchées jeudi par des pénuries de carburants, notamment en Ile-de-France, dans le Sud-Est et dans l'Ouest, conséquence des mouvements de grève contre la réforme des retraites dans les raffineries, selon des données publiques analysées par l'AFP.

Une station-service sur deux du Val-de-Marne manquait jeudi matin d'au moins un type de carburant (essence et/ou diesel). Dans l'Essonne, elles étaient 42,3% dans ce cas et à Paris 32,7%.

La situation est également tendue dans certains départements de l'Ouest, comme la Loire-Atlantique, ou du Sud-Est, comme les Bouches-du-Rhône, où dans les deux cas, plus de 30% des stations sont en rupture d'au moins un produit et plus de 20% des stations sont même complètement à sec, selon les données du gouvernement.

Au niveau national, 11,2% des stations-service sont en manque d'au moins un produit, un chiffre en recul par rapport à mardi (15,5%).

Deux raffineries conventionnelles sur six fonctionnent actuellement en France. Celles à l'arrêt peuvent cependant expédier leurs stocks par intermittence, selon les grèves.

Concernant l'Ile-de-France, les deux raffineries normandes stratégiques pour son approvisionnement ont stoppé leur production depuis plusieurs jours, celle d'Esso-ExxonMobil à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et le site voisin TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher, mais leurs stocks de carburants sont pleins.

La raffinerie de Gonfreville a reconduit jeudi son mouvement pour quatre jours, a indiqué la CGT à l'AFP.

La raffinerie de Port-Jérôme avait fait de même la veille, jusqu'à la prochaine journée nationale de mobilisation du 6 avril, mais les syndicats ont accepté de sortir ponctuellement un "petit volume" de carburants, a indiqué à l'AFP Christophe Aubert, délégué CGT Esso-ExxonMobil.

- Déblocage de dépôts stratégiques -

Ce sont quelque 43 millions de litres de carburants qui ont été ainsi expédiés jeudi matin, selon la direction, donnant ainsi la possibilité à un million d'automobilistes de faire un plein.

Dans les régions les plus touchées, "ça veut dire plus d'attente aux stations service", a reconnu sur Sud Radio la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher qui a évoqué "des difficultés d'approvisionnement".

De nombreuses raffineries bloquent encore leurs expéditions: outre les raffineries normandes, celle de TotalEnergies à Donges (Loire-Atlantique), ou, plus au sud, la raffinerie PetroIneos de Lavéra (Bouches-du-Rhône), mais des expéditions ont lieu de manière sporadique à la raffinerie Esso-ExxonMobil voisine de Fos-sur-Mer. Elles ont également repris depuis quelques jours à la raffinerie TotalEnergies de Feyzin (Rhône), tout comme au dépôt de carburant TotalEnergies de Flandres, mardi soir.

Ce dernier pourrait également contribuer à détendre la situation en Ile-de-France, selon une source syndicale.

Lorsque des dépôts sont bloqués, non par des grévistes mais par des manifestants extérieurs, les autorités n'hésitent pas à "libérer les blocages", et en cas d'arrêt par des grévistes, à procéder à des réquisitions, a rappelé Mme Pannier-Runacher.

Dernière opération en date, le déblocage mercredi soir par les gendarmes du dépôt pétrolier SFDM, situé à 2 km de la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique), où l'accès des camions citernes était à l'arrêt depuis mardi matin, avant la prise de réquisitions depuis jeudi 13H00, à raison d'"une personne par quart", a indiqué à l'AFP la préfecture de Loire-Atlantique.

"Moins de cinq" dépôts pétroliers sur les 200 que compte la France étaient bloqués mercredi soir, selon l'Ufip, syndicat des entreprises pétrolières.

Concernant le trafic aérien, les expéditions de kérosène ont partiellement repris au dépôt pétrolier du Havre, qui dessert les aéroports parisiens, pour dix heures de pompage par jour, soit cinq heures par quart de 12 heures, selon la CGT.

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