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La Bourse de New York évoluait divisée vendredi pour la dernière séance du mois, digérant une salve de résultats de sociétés et peu convaincue des dernières nouvelles pour l'inflation américaine.
L'indice Dow Jones grignotait 0,12% et l'indice élargi S&P 500 était stable (+0,03%) tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, baissait de 0,23%.
La veille, les indices new-yorkais avaient conclu la séance en nette hausse, portés par les bons résultats de Meta. Le Dow Jones avait gagné 1,57% à 33.791 points, le Nasdaq avait pris 2,43% à 13.199 points et le S&P 500 était monté de 1,96% à 4.139,75 points.
Vendredi, Wall Street ne poursuivait pas vraiment sur cet élan alors qu'une séance de fin de mois donne toujours lieu à des repositionnements de portefeuilles.
En outre, sur le front macro-économique et avant une réunion cruciale de la banque centrale américaine la semaine prochaine, l'inflation, mesurée par l'indice PCE privilégié par la Fed, a distillé des indications mitigées.
Certes elle a ralenti à 4,2% sur un an en mars contre 5,1% le mois d'avant, une bonne nouvelle.
Toutefois les marchés se concentraient davantage sur l'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui continue à monter sur le mois (+0,3% comme en février) et ne ralentit que d'un dixième de point sur un an à 4,6% contre 4,7%.
Autre petite ombre au tableau dans les chiffres du ministère du travail, les dépenses des ménages ont stagné, signalant que la consommation s'essouffle, et l'indice du coût de l'emploi trimestriel a avancé de 1,2% contre 1,1% prévu.
"Ces nouvelles sur l'inflation et les salaires vont totalement éradiquer les derniers doutes qui pourraient subsister quant à une hausse des taux de la Fed la semaine prochaine", a réagi Paul Ashworh, économiste en chef pour Capital Economics.
Le moteur économique tousse
Pour Gregory Daco, économiste pour Parthenon-Ernst and Young, "le moteur de la consommation tousse".
Les données du jour sur l'inflation, le consommateur et le coût de l'emploi "vont assurément maintenir la Fed sur la voie d'un relèvement des taux sur les fonds fédéraux de 25 points de base à la prochaine réunion", prévue les 2 et 3 mai, a-t-il ajouté.
L'indice d'activité de la région industrielle de Chicago (PMI) a donné un peu de baume au coeur, se relevant de 4,8 points à 48,6 points en mars, son plus haut niveau depuis août mais toujours en récession puisque sous la barre des 50 points.
Du côté des résultats de sociétés, le titre Amazon perdait 4,06% à 105,36 dollars malgré un premier trimestre supérieur aux attentes avec des ventes en hausse de 9% sur un an à 127,3 milliards de dollars.
Mais c'est sur le chiffre d'affaires de sa filiale AWS dédiée à l'informatique à distance (cloud) que les investisseurs concentraient leur jugement. Celle-ci a vu son chiffre d'affaires se tasser d'un trimestre à l'autre car "les clients continuent à chercher des moyens d'optimiser leurs dépenses dans le cloud", a signalé la direction.
Snap, maison-mère du réseau social Snapchat, plongeait de plus de 18% à 8,49% après avoir publié un chiffre d'affaires moins élevé que prévu au premier trimestre, malgré une hausse du nombre d'utilisateurs quotidiens.
Les ventes trimestrielles de Snap ont reculé de 7%, tombant à 989 millions de dollars.
Et ce en dépit d'une augmentation du nombre d'utilisateurs quotidien de 15%, à 383 millions.
Le groupe a subi une perte nette trimestrielle de 329 millions de dollars, un peu moins que la perte encaissée sur la même période en 2022.
Exxon-Mobil gagnait un peu plus de 1% vers 14H00 GMT, le géant américain du pétrole et du gaz ayant annoncé avoir doublé ses profits au cours des trois premiers mois de l'année malgré le repli des prix des hydrocarbures par rapport à la même période en 2022.
Avec la baisse des cours de l'énergie sur un an, son chiffre d'affaires total a reculé de 4% à 86,6 milliards de dollars.
Son rival Chevron cédait 0,69% malgré une hausse de son bénéfice net grâce aux bonnes marges de raffinage. Mais son chiffre d'affaires trimestriel a reculé de 7% à 50,8 milliards de dollars.