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La Bourse de New York s'est repliée jeudi, mettant un terme à une série de 13 séances positives d'affilée du Dow Jones, qui échoue à un souffle du record absolu (14), après des indicateurs qui ont ravivé la crainte d'une poursuite du resserrement monétaire.
L'indice vedette de la place new-yorkaise a cédé 0,67%, l'indice Nasdaq a lui lâché 0,55% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,64%.
Après avoir démarré la journée dans le vert, Wall Street s'est retournée en cours de séance, échaudée par les données macroéconomiques du jour, en particulier le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis.
La croissance américaine est ainsi ressortie en hausse de 2,4% au deuxième trimestre en rythme annuel, soit au-dessus des attentes (+2,0%) et de son rythme des trois premiers mois de l'année (+2,0% également).
"C'est trop élevé", a commenté Jack Ablin, analyste de Cresset Capital. "Ce n'est pas conforme aux anticipations selon lesquelles la Fed (banque centrale américaine) en avait fini" avec son cycle de resserrement monétaire.
Dès lors, les taux obligataires ont décollé. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,00%, pour la première fois depuis deux semaines, contre 3,86% la veille à la clôture.
Les taux de la Fed "vont rester élevés pour longtemps", a prévenu Christopher Low, analyste de FHN Financial.
Pour autant, les opérateurs n'attribuent encore qu'une probabilité d'un tiers à une hausse supplémentaire du taux directeur de la Fed d'ici à la fin de l'année, après le nouveau relèvement effectué mercredi.
"Je pense que le marché continue à sous-estimer la détermination de la Fed à venir à bout de l'inflation" élevée, prévient Christopher Vecchio, analyste de Tastylive.
Le fait que, malgré un resserrement monétaire unique dans l'ère moderne aux Etats-Unis, l'économie américaine reste résolument en croissance "donne encore davantage de marge (à la Fed) pour accomplir (sa) mission" et juguler l'inflation, insiste l'analyste.
Jeudi, le Dow Jones a manqué le record de 14 séances consécutives dans le vert, qui date de 1897, plombé par quelques dérapages, parmi eux Honeywell (-5,69%).
Le conglomérat industriel a payé un chiffre d'affaires trimestriel légèrement inférieur aux attentes, lesté par son activité de services à l'immobilier, même s'il a dépassé les prévisions pour son bénéfice et relevé ses prévisions annuelles.
Ont également souffert American Express (-2,47%) et le câblo-opérateur Verizon (-2,30%).
Esseulé, un autre membre éminent du Dow Jones, McDonald's (+1,18%), n'a pu inverser la tendance.
Le groupe de Chicago (Illinois) a publié un chiffre d'affaires en hausse de 11,7% à périmètre comparable au deuxième trimestre, qui a été dopé par des augmentations de prix, toutes les régions du groupe affichant une croissance à deux chiffres.
Côté Nasdaq, Meta semblait bien parti pour tirer tout l'indice à lui seul, mais après avoir gagné jusqu'à près de 9%, il a dû se contenter de moins de la moitié (+4,40%).
Le groupe de Menlo Park (Californie) n'en a pas moins enregistré un sommet de plus de 18 mois. Depuis début novembre, la capitalisation de Meta a plus que triplé (+253%).
Le géant des réseaux sociaux avait publié, mercredi après la clôture, des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Il a notamment enregistré une progression de 11% de son chiffre d'affaires grâce, pour partie, à un meilleur ciblage publicitaire, facilité par l'intelligence artificielle.
Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne Southwest Airlines (-8,94%) a décroché après avoir fait état d'une hausse de ses coûts.
Hausse des dépenses d'approvisionnement aussi chez Chipotle (-9,81%), la chaîne de restauration rapide d'inspiration mexicaine ayant publié un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.
Le fabricant de sabots en caoutchouc Crocs a aussi dévissé (-14,61%), malgré des résultats meilleurs qu'attendus et un relèvement de ses prévisions annuelles. Les investisseurs ont sanctionné le ralentissement de sa marque de chaussures Hey Dude, rachetée début 2022.