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Le procès de Björn Höcke, une des figures les plus radicales du parti allemand d'extrême droite AfD, jugé pour l'utilisation d'un slogan nazi, a commencé jeudi dans l'est de l'Allemagne, à l'approche de scrutins régionaux clés où sa formation espère s'imposer.
Quelques centaines de manifestants, brandissant des banderoles avec les inscriptions "stopper l'AfD" ou "Björn Höcke est un nazi" et criant des slogans contre l'extrême droite, étaient rassemblés devant le tribunal entouré de forces de police.
Esquissant un léger sourire, M. Höcke, vêtu d'un costume sombre et portant une cravate bleu ciel, est entré en fixant longuement les procureurs dans la salle d'audience.
Björn Höcke est jugé pour avoir déclaré "Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l'Allemagne", lors d'un meeting électoral fin mai 2021 à Merseburg, non loin de Halle.
Or, "Tout pour l'Allemagne" était une devise utilisée par les SA, formation paramilitaire du parti nazi qui a joué un rôle essentiel dans la conquête du pouvoir de Hitler.
M. Höcke, 52 ans, qui a notamment enseigné l'histoire pendant quinze ans au lycée, affirme ne pas l'avoir su.
En Allemagne, où la loi interdit formellement l'utilisation de slogans nazis ou l'exhibition en public de symboles du IIIe Reich, ce délit est passible de jusqu'à trois ans de prison.
En décembre dernier, lors d'un meeting de l'AfD à Gera, en Thuringe, M. Höcke avait récidivé: après avoir lancé "Tout pour", il a incité le public à crier "l'Allemagne".
M. Höcke est un habitué des provocations verbales: en janvier 2017, il avait qualifié le Mémorial de la Shoah à Berlin de "monument de la honte", lors d'un discours à Dresde, en Saxe, et son exclusion du parti avait été envisagée.