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Eboulement en Savoie: réouverture de l'autoroute, le train attendra

La vallée de la Maurienne poussait un soupir de soulagement vendredi avec la réouverture de l'autoroute A43, près de deux semaines après un éboulement spectaculaire de rochers qui avait suscité d'importantes perturbations.

"Excellente nouvelle pour toute la vallée de la Maurienne. L'A43 est à nouveau accessible sur deux voies", a écrit le ministre délégué aux Transports Clément Beaune sur X (anciennement Twitter) vendredi soir.

"Merci à l'ensemble des agents mobilisés depuis une semaine d'avoir permis cette réouverture rapide et sécurisée", a ajouté M. Beaune, qui s'était rendu à Modane dans la journée, y évoquant alors une réouverture "au cours du week-end".

"A la suite des éboulements survenus depuis le dimanche 27 août, des travaux de sécurisation exceptionnels par leur ampleur et leurs caractéristiques techniques ont été réalisés. Désormais achevés, ils permettent la réouverture de la portion de l'A43 située entre Saint-Michel-de-Maurienne et Le Freney", a précisé pour sa part la préfecture de Savoie.

Environ 10.000 m3 de rochers s'étaient éboulés à la suite d'un épisode caniculaire suivi de fortes pluies. L'incident avait entraîné la fermeture de la RD 1006, de l'autoroute A43 et de la voie ferrée, isolant plusieurs communes.

Le tunnel du Fréjus, qui dessert la vallée de la Maurienne et l'Italie, avait alors été interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes, reportant la circulation routière des poids-lourds vers le tunnel du Mont-Blanc et Vintimille.

Sa réouverture à tous les véhicules a réjoui vendredi les acteurs du secteur des transports. "Comme tous les transporteurs qui vont en Italie, on ressent du soulagement", a confié à l'AFP Philippe Jacquemmoz, PDG de l'entreprise Jacquemmoz qui réalise 60% de son activité entre les deux pays.

"Ca nous faisait faire des détours par le (tunnel du) Mont-Blanc et par Vintimille et, comme le Mont-Blanc est surchargé, les camions attendaient en moyenne quatre heures pour passer le tunnel, surtout du côté italien. Ca nous a fait perdre énormément d'argent".

Pour limiter l'engorgement sur cet axe majeur entre la France et l'Italie, les autorités avaient pourtant reporté des travaux de maintenance sur le tunnel du Mont-Blanc, qui auraient entraîné sa fermeture pour quinze semaines à partir du 4 septembre.

La réouverture de l'A43 va donc permettre de les commencer "dans les jours qui viennent", selon Clément Beaune. Il ne s'agira toutefois que d'une "première tranche" avec des travaux "plus limités, plus ciblés et plus courts" que ce qui était envisagé jusque-là.

- Travaux plus courts au Mont-Blanc -

Les lourds travaux prévus sur la voûte sont "reportés, sans doute d'une année", a-t-il précisé, en expliquant que la première tranche durerait "sans doute autour de sept semaines".

Lors d'une réunion intergouvernementale France-Italie, il a été "décidé de limiter le chantier aux interventions nécessaires et non différables pour la mise en sécurité de la chaussée" et de renvoyer "à septembre 2024 les travaux les plus importants", ont ajouté des sources au ministère italien des Transports.

Ces éléments ont été confirmés vendredi soir par Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB): "le Tunnel fermera, pour une durée plus courte que prévue, estimée à ce stade à sept semaines".

"Cette fermeture n'est pas envisagée avant la fin de la semaine prochaine", a indiqué le gestionnaire de l'ouvrage, en soulignant que "l'organisation et le planning précis des travaux seront fixés dans les meilleurs délais".

Sur la reprise du trafic ferroviaire, M. Beaune a indiqué que "ça prendrait plus de temps" et qu'il faudrait au moins deux mois pour évaluer et éventuellement mener les travaux nécessaires.

Le maire de Modane, Jean-Claude Raffin, s'est dit "rassuré" par la réouverture de l'autoroute mais "un petit peu inquiet pour la suite", notamment en raison des incertitudes sur la circulation des trains.

"Tout le monde a maintenant pris conscience que le dossier ne pouvait pas se refermer à l'issue de ce chantier, qu'il fallait voir à long terme", d'autres éboulements n'étant pas à exclure à l'avenir, a-t-il souligné après une rencontre entre les élus locaux et le ministre.

"A l'issue de cette réunion, "il reste plein de questions auxquelles personne n'a et ne peut avoir de réponses aujourd'hui", a abondé Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie.

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