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L'Union européenne se trouve face à un dilemme écologique en matière d'énergies marines renouvelables, estime la Cour des comptes européenne dans un rapport publié lundi. Elle a en effet fixé des objectifs de croissance ambitieux pour ce secteur, qui pourraient toutefois bien s'avérer inatteignables, selon la Cour, alors que les impacts environnementaux et socio-économiques de l'essor rapide des installations en mer n'ont pas été convenablement évalués.
Les énergies marines renouvelables peuvent être issues de l'éolien (posé ou flottant), de l'énergie océanique (marémotrice ou houlomotrice) et du solaire flottant. Actuellement, l'énergie provient presque exclusivement de l'éolien au sein de l'UE.
Ces quinze dernières années, près de 17 milliards d'euros d'aide ont contribué au développement et au déploiement de ces énergies marines renouvelables, qui doivent contribuer grandement à la réalisation des objectifs écologiques de l'UE. Depuis 2007, l'Union a en effet consacré un budget de 2,3 milliards d'euros à ces technologies. La Banque européenne d'investissement (BEI) a également participé à l'effort en débloquant 14,4 milliards d'euros de prêts et d'investissements en fonds propres.
Mais l'essor de ces énergies marines renouvelables pose un véritable "dilemme écologique", pointe la Cour des comptes européenne: alors qu'elles constituent un passage obligé de la transition écologique du Vieux continent, leur développement risque de porter atteinte au milieu marin.
La Commission européenne n'a ainsi pas évalué les effets potentiels de ces technologies sur l'environnement, qui vont du déplacement d'espèces aux changements dans la structure des populations, en passant par l'évolution des aliments disponibles ou la modification des schémas de migration, liste la Cour des comptes. Les auditeurs de cette instance craignent dès lors que l'essor des énergies marines renouvelables en Europe se fasse au détriment du milieu marin, au-dessus comme au-dessous du niveau de la mer.