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Cinq jeunes gravement malades, cinq autres passés tout près de la mort : les autorités médicales néerlandaises tirent la sonnette d’alarme sur les dangers du vapotage. RTL Pays-Bas a enquêté sur ces cas inquiétants.
Les images sont dures. On y voit Robin, adolescent néerlandais, plongé dans le coma en soins intensifs à l’hôpital universitaire d’Utrecht, en octobre dernier. Quelques jours plus tôt, il toussait et crachait du sang. Son état s’aggrave rapidement. Les médecins craignent le pire.
Margareth Wessels, sa mère, se souvient du moment où elle a cru devoir lui faire ses adieux : "Je crois lui avoir dit que je l’aimais et que je le reverrai. C’est un espoir que l’on garde, même si la situation est grave". Pour aider les soignants, elle filme son fils affaibli et envoie les vidéos au corps médical. Une décision qui pourrait lui sauver la vie.
Le vapotage pointé comme seule cause
Les médecins mènent des examens approfondis pour comprendre ce qui a plongé Robin dans cet état. Toutes les pistes sont envisagées. Renske Vorselaars, pneumologue à l’hôpital universitaire d’Utrecht, est formelle : "Nous avons examiné toutes sortes de causes et au final, nous n’avons rien trouvé d’autre qu’une consommation excessive de vapotage avant son admission".
Ce diagnostic est partagé par d'autres spécialistes. Pour eux, la cigarette électronique est bel et bien responsable.
"1000 bouffées par jour" : des usages excessifs
Robin n’est pas un cas isolé. À 17 ans, Tim raconte avoir vapoté jusqu’à 1000 bouffées par jour. Jusqu’à ce qu’il ressente une douleur inquiétante : "J’ai ressenti une pression sur la poitrine, qui s’est propagée dans mes bras et mon cou. Puis j’ai entendu un bruit sec près de mon cœur. Cela signifie qu’il y avait de l’air près de mon cœur, ce qui ne devrait pas s’y trouver".
"Je les ai toutes jetées avant d’aller à l’hôpital". Aujourd’hui, Robin va mieux. Ses poumons se remettent lentement après un traitement lourd. Mais son regard sur le vapotage a radicalement changé. "Je les ai toutes jetées avant d’aller à l’hôpital. J’avais un pressentiment".
Le jeune homme veut désormais alerter les autres adolescents sur les risques réels du vapotage. Lui n’utilisait des cigarettes électroniques que depuis trois mois.
Une alerte relayée par les médecins
Frank Borm, pneumologue, s’inquiète : "C’est terrible que cela puisse arriver. On avait déjà vu cela aux États-Unis, avec des jeunes au bord de la mort ou même décédés à cause du vapotage. Mais maintenant, c’est aussi le cas aux Pays-Bas."
L’alerte est désormais lancée. Pour les professionnels de santé comme pour les familles concernées, il y a urgence à mieux encadrer et informer sur les dangers de cette pratique en pleine expansion chez les jeunes.
Mise à jour 25 juin : réaction de la FeBeVa
« La Fédération belge de la vape (FeBeVa) souhaite apporter des précisions essentielles concernant le reportage diffusé par RTL Info. Le cas dramatique relaté aux Pays-Bas concerne explicitement des produits issus du marché noir, suite à l'interdiction totale des arômes dans les liquides légaux néerlandais. Le jeune impliqué indique clairement dans une autre interview préférer les saveurs telles que 'pastèque' et 'sucrées', interdites sur le marché légal hollandais.
En Belgique, depuis l’interdiction des cigarettes électroniques jetables au 1er janvier 2025, un phénomène similaire s’est développé : un marché parallèle en pleine expansion, particulièrement problématique chez les jeunes. La FeBeVa insiste sur l’importance vitale, pour la santé publique et la lutte contre le tabagisme, de clairement distinguer ces produits illégaux, dangereux et non réglementés, des produits légaux soumis à des contrôles sanitaires rigoureux. Cette distinction est essentielle afin de ne pas induire une confusion dommageable pour les consommateurs adultes cherchant une alternative au tabac, ainsi que pour préserver l’emploi de centaines de professionnels actifs dans ce secteur réglementé. »

















