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La Banque centrale européenne a infligé une sévère amende de 6,63 millions d'euros à la banque américaine Goldman Sachs pour avoir sous-évalué ses besoins en capitaux entre 2019 et 2021, a-t-elle annoncé lundi.
Le géant américain de la finance a été sanctionné pour avoir "enfreint les règles de déclaration du risque de crédit", indique la BCE dans un communiqué.
"En 2019, 2020 et 2021, pendant huit trimestres consécutifs, la banque a déclaré des actifs pondérés en fonction du risque de crédit inférieurs à ce qu'ils auraient dû être", ajoute l'institution monétaire.
Cette dernière observe que la banque "a mal classé les expositions des entreprises", leur appliquant une pondération du risque inférieure à celle prescrite par les règles bancaires, et que "des déficiences dans les contrôles internes ont empêché de détecter cette erreur en temps utile".
Goldman Sachs a précisé, dans un communiqué, reconnaître "l'importance cruciale de (ses) obligations réglementaires en matière de déclaration", assurant avoir "pris toutes les mesures nécessaires pour remédier entièrement à ce problème".
"Nous avons coopéré étroitement avec la BCE tout au long du processus et sommes heureux d'avoir entièrement résolu les problèmes", a déclaré un porte-parole de Goldman Sachs dans un email à l'AFP.
Une sous-estimation des actifs pondérés en fonction des risques signifie que la banque n'a pas calculé correctement ses besoins en fonds propres.
Les ratios de fonds propres sont des indicateurs clés de la solidité d'une banque et de sa capacité à absorber les pertes en cas de turbulences sur les marchés, comme cela est exigé depuis la crise financière de 2008 et le durcissement des moyens de supervision de la BCE qui a suivi.
Ces règles ont rendu le secteur bancaire européen plus solide, a encore rappelé récemment la BCE à l'occasion des craintes de contamination engendrées par les difficultés de plusieurs banques américaines.
La BCE a classé l'infraction de Goldman Sachs dans la catégorie "grave", troisième niveau d'une échelle de gravité en comprenant cinq.
La BCE, superviseur unique de quelques 115 plus grandes banques de la zone euro, a déjà prononcé une vingtaine de sanctions contre des établissements privés.
La plus lourde amende a été infligée en juillet 2017 à la banque italienne Banca Popolare di Vicenza pour un montant de 8,7 millions d'euros.