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La dépouille de Ferdinand 1er, le père de l'indépendance bulgare ayant mis fin à cinq siècles de domination ottomane, a été rapatriée 76 ans après sa mort et accueillie dans l'émotion par des centaines de personnes mercredi à Sofia.
Elles sont venues le saluer au pied de son cercueil couvert du drapeau royal, porté par la garde nationale et exposé dans le hall du palais royal de Vrana, qu'il avait lui-même fait construire en périphérie de la capitale.
Un "hommage dû" et "enfin rendu", malgré les interprétations "contradictoires" qui peuvent être faites de "certains moments de son règne", a réagi son petit-fils Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, 86 ans, qui a beaucoup oeuvré pour ce retour.
"C'est un événement historique", a déclaré à l'AFP Mihail Petkov, 50 ans, qui descend d'un officier de haut rang du souverain et a pris part à la cérémonie avec son fils lycéen.
Emue aux larmes et couverte d'un crêpe noir en signe de deuil, l'historienne Jana Vassileva, 70 ans, s'est agenouillée au passage du cortège funéraire devant "l'un des grands tsars de Bulgarie".
Pour le chercheur Petar Stoyanovitch, spécialiste de son règne, cet événement témoigne d'une "responsabilité tardivement assumée par les institutions à l'égard de l'histoire", même si le gouvernement n'était pas présent.
Prince à partir de 1887, Ferdinand 1er a rompu en 1908 les derniers liens de vassalité de la Bulgarie aux Ottomans. Devenu tsar, il s'est lancé dans deux guerres conduisant finalement à son abdication en 1918, laissant un héritage controversé.
Il a fini sa vie en exil en Bavière, où il est mort en 1948 à l'âge de 87 ans et reposait jusqu'à présent. Mais il souhaitait être inhumé en Bulgarie et sera enterré religieusement jeudi dans la crypte familiale du palais de Vrana.