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Le pape Léon XIV va faire son entrée sur la scène géopolitique: quelle position prendra-t-il sur les conflits mondiaux?

Quarante-huit heures avant la messe qui inaugurera officiellement son pontificat dimanche matin, le nouveau chef de l’Église catholique va faire son entrée sur la scène géopolitique. Il prononcera, ce vendredi, un discours très attendu sur l’état du monde. Le pape Léon XIV recevra les ambassadeurs des 184 pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec le Vatican.

Le Vatican est le plus petit des États, mais il dispose de l’un des plus vastes réseaux diplomatiques au monde. Pas moins de 99 nonces apostoliques y représentent le Saint-Siège à travers la planète, tandis que 184 ambassadeurs sont accrédités auprès du Vatican. Sur les 193 pays membres de l’ONU, seuls neuf n’entretiennent pas de relations officielles avec lui. Il s’agit, pour la plupart, d’États musulmans comme l’Arabie saoudite, ou communistes comme la Corée du Nord et la Chine.

Dans le cas chinois, la situation est particulière : il existe bien une ambassade de Chine au Vatican, mais c’est celle de la Chine nationaliste, autrement dit Taïwan. Le pape François avait amorcé un rapprochement avec la Chine communiste, allant jusqu’à reconnaître plusieurs évêques nommés par Pékin. Pour l’heure, les négociations sont au point mort, mais logiquement, Léon XIV devrait suivre les traces de son prédécesseur.

Jamais plus la guerre

Comme tous les papes, sa priorité reste la paix. Le soir de son élection, le 8 mai, ses premiers mots ont été : "La paix soit avec vous". Le 11 mai, il reprenait la célèbre formule de Paul VI : "Jamais plus la guerre !" Le lendemain, il s’entretenait au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l’a invité à se rendre en Ukraine. Une visite encore prématurée, mais il ne fait aucun doute que le nouveau pape sillonnera le globe.

Ancien supérieur de l’ordre des Augustins, Léon XIV est un véritable globe-trotter : il a déjà visité des dizaines de pays. Concernant spécifiquement l’Ukraine, il a rappelé que le Vatican pouvait, comme dans de nombreux conflits, jouer un rôle de médiateur. "Le Saint-Siège est disponible pour que les ennemis se rencontrent et se regardent dans les yeux", a-t-il déclaré. Des propos légèrement nuancés par le cardinal Parolin, reconduit provisoirement comme secrétaire d’État : "Parler de médiation est un peu excessif, mais au moins de facilitation".

En clair, le Vatican reste toujours disponible pour offrir un espace de dialogue, tout en veillant à ne pas interférer avec les initiatives déjà en cours.

Une relation à suivre avec Donald Trump

Autre point d’attention : les relations entre Léon XIV et son compatriote Donald Trump. Il y a quelques semaines, le cardinal Prévost avait critiqué sur les réseaux sociaux les positions du président américain sur l’immigration. Cela n’a toutefois pas empêché ce dernier d’être le premier à féliciter le pape le soir de son élection. Dimanche, il sera représenté à la messe par son vice-président, JD Vance, catholique pratiquant.

Le pape Léon XIV est polyglotte : il parle l’anglais, l’italien, l’espagnol, le portugais et même le quechua. En revanche, il maîtriserait mal le français — qui reste pourtant la langue diplomatique du Vatican. On verra tout à l’heure s’il s’exprimera en français devant les ambassadeurs… Ce sera, disons, la surprise du chef.

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