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L'ONG Amnesty International, qui a participé à des révélations sur l'utilisation par des États du logiciel-espion Pegasus, s'est montrée déçue mardi des conclusions de la commission d'enquête "PEGA" du Parlement européen, adoptées lundi soir à Strasbourg.
"Il est décevant que les suggestions n'appellent pas à un moratoire immédiat sur la vente, l'acquisition, le transfert et l'utilisation des logiciels espions", a réagi Donncha Ó Cearbhaill, responsable du laboratoire de sécurité d'Amnesty International.
"Les recommandations de la commission PEGA du Parlement européen mettent en évidence le problème de l'utilisation abusive des logiciels espions à des fins de surveillance illégale, mais des limites plus strictes sont nécessaires pour s'attaquer efficacement à ce problème. Des enquêtes crédibles sur l'utilisation abusive de ces logiciels espions, ainsi qu'une justice pour les victimes, sont également nécessaires."
À ses yeux, l'appel des eurodéputés au renforcement des garanties en matière de droits de l'homme pour l'utilisation de logiciels espions est bienvenu, mais il reste à voir si ces garanties seront mises en œuvre dans la pratique et si elles peuvent empêcher les abus. "Comme le montrent les récentes révélations, même les protections les plus solides en matière de droits de l'homme ne nous protégeront pas contre les logiciels espions tels que Pegasus."
Toutefois, le rapport et les recommandations de la commission parlementaire "constituent l'une des réponses les plus significatives" aux révélations. La commission d'enquête recommande l'établissement de règles européennes communes qui, si elles sont adoptées, constitueraient un pas en avant positif - même si des mesures plus importantes sont nécessaires à l'avenir, selon Amnesty.