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Les pays membres de l'Otan ont relancé mercredi à Bruxelles les discussions sur l'accroissement de leurs dépenses de défense, le secrétaire général de l'Alliance jugeant que le chiffre de 2% du PIB consacré à ces dernières devait désormais être un "plancher".
L'invasion russe en Ukraine a remis cette question sensible au coeur des débats et elle sera l'un des sujets centraux d'un sommet de l'Alliance atlantique prévu en juillet à Vilnius.
Depuis plusieurs mois, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg soutient que des investissements importants sont nécessaires pour moderniser les capacités militaires de l'Alliance et considère que l'engagement souscrit en 2014 par les alliés de se rapprocher des 2% de leur PIB consacrés à leurs dépenses de défense doit être revu à la hausse.
"Nous devrions cesser de considérer les 2% comme un plafond et considérer les 2% comme un plancher et un minimum, et nous engager plus fermement dans une perspective à long terme", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles.
"Lorsque nous voyons les besoins en munitions, en défense aérienne, en formation, en préparation pour les capacités de pointe, il est évident que ces 2% de dépenses de défense sont un minimum", a-t-il martelé.
- "Dépenses utiles et efficaces" -
"Je partage cette évaluation", a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.
"Je pense que le simple fait de vouloir se rapprocher de l'objectif de 2% ne suffira pas. Il doit être la base de tout le reste", a-t-il ajouté. "Nous sommes en train de coordonner cela au sein du gouvernement fédéral et nous le conclurons certainement bientôt", a-t-il précisé.
Pour son homologue français, Sebastien Lecornu, l'examen du contenu de ces dépenses est essentiel.
"Au-delà de la question des 2% du PIB, ce qui compte c'est 2% de dépenses utiles et efficaces", a-t-il affirmé, rappelant l'engagement de la France de procéder à "des investissements massifs dans sa défense avec le montant inédit de 413 milliards d'euros".
Mais le sujet divise les membres de l'Alliance. Certains pays mettent en garde contre des objectifs chiffrés trop ambitieux ou trop rigides.
"Le 2% c'est bien mais nous devons aussi nous assurer d'avoir une certaine souplesse car les pays sont différents", a souligné le ministre luxembourgeois de la Défense François Bausch.
Selon un haut responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, il y deux groupes d'alliés différents.
D'un côté, ceux qui comme les pays baltes et la Pologne poussent pour des objectifs de défense plus ambitieux avec un objectif de 2,5% du PIB consacré aux dépenses militaires.
De l'autre, ceux qui comme le Canada, l'Espagne, le Luxembourg et dans une certaine mesure l'Italie estiment que ces objectifs ne sont pas adaptés à leur situation.
"Au total, je pense que la conclusion évidente est que 2% n'est pas suffisant", a résumé ce responsable américain. "Et je dirais que la majorité des alliés partagent cette analyse".