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Plus de 19.000 enfants ukrainiens ont déjà été séparés de leurs parents et déportés en Russie depuis l'invasion russe - un "crime de guerre" -, a affirmé lundi l'organisation humanitaire SOS Villages d'Enfants Ukraine, en citant des chiffres des autorités ukrainiennes.
"Il s'agit d'un crime de guerre et d'un élément de génocide selon le droit international", a souligné le directeur de l'ONG, Serhii Lukashov, dans un communiqué.
Le président russe Vladimir Poutine est visé depuis mars par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI) pour le crime de guerre de "déportation" d'enfants ukrainiens depuis l'invasion de l'Ukraine, des accusations que Moscou rejette en bloc. Le tribunal basé à La Haye a aussi émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Maria Lvova-Belova, la commissaire russe à l'enfance.
SOS Villages d'Enfants Ukraine est l'un des trois acteurs qui travaillent activement au rapatriement des enfants concernés.
Jusqu'à présent, 385 enfants déportés ont été rapatriés en Ukraine, dont 84 par SOS Villages d'Enfants et ses organisations partenaires.
Pendant la guerre, les enfants ont été séparés de leurs parents de diverses manières. Selon M. Lukashov, "au début de la guerre, les familles ont été séparées par la ligne de front qui avançait rapidement".
"Les enfants se sont soudain retrouvés seuls dans des territoires occupés. Beaucoup ont été emmenés dans d'autres régions et en Russie. Plus tard durant la guerre, on a menti à des familles dans le besoin en leur disant que leurs enfants pourraient aller dans un camp de vacances pendant quelques semaines pour s'éloigner un peu de la guerre. Mais ils ne sont jamais revenus. Dans d'autres cas, les parents ont été arrêtés à la frontière lorsqu'ils ont tenté de quitter les territoires occupés (par la Russie, ndlr) avec leurs enfants, et les enfants ont été détenus", a ajouté le directeur de l'ONG.