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Les premiers migrants susceptibles d'être expulsés par le Royaume-Uni vers le Rwanda ont été arrêtés et placés en détention, nouvelle étape d'une politique très critiquée franchie à deux jours d'élections à haut risque pour les conservateurs au pouvoir.
"Les premiers migrants en situation irrégulière devant être expulsés vers le Rwanda ont été placés en détention à la suite d'une série d'opérations menées cette semaine à l'échelle nationale", écrit le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, sans préciser le nombre de personnes concernées, ni leurs pays d'origine.
Davantage d'arrestations "devraient être menées dans les semaines à venir", ajoute-t-il.
Le ministère a diffusé avec son communiqué des photos et une vidéo montrant les forces de l'ordre lors des arrestations des migrants.
Leur diffusion comme l'annonce des arrestations de migrants intervient deux jours avant des élections locales en Angleterre et au Pays de Galles, dans lesquelles les conservateurs risquent de subir de lourdes pertes.
"Cette action est un élément clé du plan visant à assurer des vols vers le Rwanda dans les neuf à onze semaines à venir", a poursuivi le ministère.
Le Premier ministre Rishi Sunak est "heureux que le ministère de l'Intérieur ait conduit ces opérations", a déclaré son porte-parole, saluant "un élément important dans le déploiement du plan pour faire décoller des vols dans neuf à onze semaines et assurer la dissuasion efficace" pour empêcher les traversées de la Manche sur de petits bateaux.
Le chef du gouvernement conservateur a promis de mettre un terme à ces traversées par des migrants clandestins. Plus de 7.500 sont arrivés depuis le début de l'année, un record historique pour les quatre premiers mois de l'année.
- Premier départ volontaire -
Le Parlement a adopté la semaine dernière une loi très controversée permettant d'expulser vers le Rwanda certains de ces migrants.
Leur demande d'asile sera examinée dans ce pays d'Afrique de l'Est et ils ne pourront pas revenir au Royaume-Uni, quelle que soit l'issue de leur démarche.
Le gouvernement compte commencer les expulsions au début de l'été.
Cette politique "montrera clairement que si vous venez ici illégalement, vous ne pouvez pas rester", a redit le ministère de l'Intérieur dans son communiqué.
"Nos équipes (...) travaillent à un rythme soutenu pour arrêter rapidement les personnes qui n'ont pas le droit d'être ici, afin que nous puissions faire décoller les vols", a déclaré le ministre de l'Intérieur James Cleverly, cité dans le communiqué.
Des vols commerciaux ont été réservés, indique le ministère.
Le gouvernement a indiqué mardi qu'il espérait expulser vers le Rwanda "d'ici la fin de l'année" un groupe déjà identifié de 5.700 personnes.
Alors que le gouvernement n'a pas caché qu'il anticipait des contestations en justice contre ce texte, un syndicat de hauts-fonctionnaires, le FDA, a annoncé mercredi avoir déposé un recours.
Le syndicat fait valoir que la nouvelle loi expose les fonctionnaires à enfreindre le droit international et donc le code de l'administration si, comme le prévoit le texte, le gouvernement britannique décide d'ignorer une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Les fonctionnaires ne devraient jamais se retrouver dans une position où ils se trouvent en conflit entre les instructions des ministres et le respect du code de l'administration", a dénoncé le secrétaire général du syndicat, Dave Penman.
"C'est exactement ce que le gouvernement a choisi de faire", a-t-il poursuivi, dénonçant une démarche "irresponsable" et un "choix politique fait non pas pour le bien du pays mais pour éviter de mécontenter les factions en guerre" chez les conservateurs.
Un premier migrant a été expulsé vers le Rwanda lundi, selon des médias britanniques, mais dans le cadre d'un autre programme, basé sur le volontariat. Ce migrant, originaire du continent africain, qui s'est vu offrir 3.000 livres (environ 3.500 euros) a accepté de partir dans ce pays d'Afrique de l'Est sur un vol commercial après le rejet de sa demande d'asile.