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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a plaidé mercredi pour une reprise en main "définitive" par l'Etat de l'assurance-chômage, pour laquelle une nouvelle réforme est envisagée par le gouvernement afin d'en durcir encore les droits.
"Il est indispensable de poursuivre les réformes de structure. Une réforme de l’assurance-chômage est nécessaire pour atteindre le plein-emploi, le Premier ministre a raison de le rappeler", déclare le ministre dans un entretien au quotidien Le Monde.
Depuis trois mois, le gouvernement manifeste sa volonté de durcir encore les droits à l'assurance-chômage, après deux réformes controversées en ce sens en 2019 et 2023.
Gabriel Attal a déclaré il y a quelques jours qu'il réunirait "à la mi-mars" un séminaire gouvernemental "dédié à la question du travail" pour notamment "préparer les grandes décisions" à prendre en la matière.
"Nous gardons une durée d'indemnisation la plus longue parmi les pays développés: dix-huit mois. La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’Etat, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’Etat devrait reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive", déclare M. Le Maire.
Le régime de l'assurance-chômage est actuellement piloté par l'Unédic, organisme paritaire. Les partenaires sociaux renégocient les règles tous les 2 à 3 ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail, ces règles étant formalisées dans une convention que l'Etat valide.
Mais depuis 2018, leurs marges de manoeuvre sont restreintes car le gouvernement leur adresse en amont une "lettre de cadrage" qui fixe des objectifs (notamment d'économies) à atteindre. Sans accord, l'Etat reprend la main avec un "décret de carence".
"Toute cette petite musique, ces interventions médiatiques intempestives, ça va plutôt dans le sens d'une gestion paritaire de l'assurance chômage plus saine parce que ça repose sur du temps long, pas sur du temps politique", a réagi le négociateur CFDT de l'assurance chômage Olivier Guivarch.
"On ne peut pas avoir une gestion budgétaire de l'assurance chômage en changeant les règles tous les 3 à 6 mois et en utilisant le régime d'assurance chômage comme un argument électoral ou un argument de politique politicienne", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.
Pour Michel Beaugas (FO), "il paraît de plus en plus évident que le gouvernement veut récupérer l'assurance-chômage" et que pour y arriver "il nous imposera des contraintes impossibles à tenir".