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Evacuation du plus grand bidonville de Bordeaux

Le principal bidonville de Bordeaux, où vivaient depuis plusieurs années des personnes en majorité bulgares, travaillant pour beaucoup dans le secteur viticole, a été évacué mercredi par les forces de l'ordre à la demande de la mairie.

Selon la préfecture, il ne restait qu'une vingtaine d'occupants dans ce campement -situé sur la rive droite de la Garonne à proximité du pont Jacques-Chaban-Delmas, spectaculaire pont levant franchissant la Garonne- qui en a compté jusqu'à 250, installés dans des habitations de fortune -caravanes hors d'âge et cabanes en bois- entourées de nombreuses carcasses de voitures. Certains avaient déjà été relogés, d'autres avaient quitté les lieux en anticipant leur évacuation.

"On vit comme des chiens", avait lâché à l'AFP au mois de mai une habitante, femme de ménage et ouvrière viticole, passée avec sa famille par la Grèce puis l'Italie avant de rejoindre la Gironde, pour fuir les discriminations visant les Roms en Bulgarie.

Depuis 2019, le tribunal administratif de Bordeaux avait rendu trois ordonnances d'expulsion à l'encontre des parcelles occupées sur un quai de la Garonne apprécié des joggeurs et des promeneurs, propriété de la Ville qui souhaite y étendre un parc.

Selon la préfecture, seules 16 familles (31 adultes et 22 mineurs) ont été éligibles à un accompagnement social mis en place depuis début juillet.

À ce titre, dix ont été relogées au sein d'un établissement temporaire d'insertion ouvert au printemps par la Métropole de Bordeaux, quatre au sein d'un logement temporaire d'insertion de la collectivité d'agglomération et deux sont prises en charge par la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale Rom.

Enfin, parmi les familles n'ayant pas souhaité bénéficier d'un accompagnement social, quatre (7 adultes et 3 mineurs) ont accepté mercredi une solution d'hébergement d'urgence (nuitées d'hôtel).

Les bidonvilles sont réapparus dans la métropole bordelaise - parmi d'autres - au tournant des années 2010, habités en majorité de roms d'Europe de l'Est et de Bulgares turcophones après l'intégration de la Roumanie et la Bulgarie à l'UE.

Selon l'Observatoire annuel du collectif national Romeurope, la Gironde est le deuxième territoire qui "expulse" le plus "de lieux de vie informels", après le littoral de Calais et Dunkerque.

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