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Une centaine de personnalités, artistes, intellectuels, femmes ou hommes politiques, signent un manifeste pour appeler le président Emmanuel Macron à faire évoluer la loi sur la fin de vie, dans une tribune publiée dans L'Obs mercredi.
La journaliste Laure Adler, la comédienne Nathalie Baye, l'ancien footballer Eric Cantona, le maire de Nice Christian Estrosi, le réalisateur Christophe Honoré ou encore le médecin Martin Winckler... Tous ont signé "Le manifeste des 109 pour faire évoluer la loi".
"Chaque année, des Françaises et des Français, atteints de maladies graves et incurables, sont confrontés à des souffrances physiques et morales que les traitements ne parviennent plus à soulager. Ils demandent à leur médecin de les aider à mourir et se heurtent à un refus, condamnés à subir une fin de vie longue et douloureuse, en contradiction avec leur volonté libre et réfléchie", écrivent-ils.
Chaque année, des Françaises et des Français "partent à l'étranger pour pouvoir y mourir".
Ces femmes et ces hommes "ne sont pas seuls. Nous sommes leurs conjoints, leurs enfants, leurs frères, leurs sœurs, leurs familles, leurs amis", poursuivent-il, estimant que "la loi française, qui interdit l'aide active à mourir, est injuste".
"C'est pourquoi nous appelons aujourd'hui le président de la République, Emmanuel Macron, la Première ministre, Elisabeth Borne, ainsi que les parlementaires à prendre la mesure de ces drames et à réformer la loi", écrivent-ils encore, invitant à signer leur manifeste sur la plateforme "Change.org".
Emmanuel Macron a engagé après sa réélection un processus qui pourrait, in fine, aboutir à une évolution de la loi, mais est resté très prudent sur sa position personnelle.
Il a mis en place une convention consultative de citoyens tirés au sort. Ses quelque 180 membres se sont prononcés très majoritairement en faveur d'une évolution de la loi dans le sens d'une "aide active à mourir" lors d'un vote en février, qui n'était toutefois que préliminaire.
Emmanuel Macron doit recevoir les membres de la convention rapidement après la fin de leurs travaux prévue le 2 avril. Il posera ensuite "les bases d'un calendrier" et déterminera "les conditions d'une modification de la loi", expliquait fin février le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, déclarant que ce processus déboucherait "vraisemblablement" sur une nouvelle loi.
Depuis 2016, la loi dite Claeys-Leonetti permet d'aller jusqu'à une "sédation profonde et continue" de certains malades jusqu'à leur mort, sans pour autant permettre de provoquer activement leur décès ou de leur en donner les moyens.