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La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est "heureuse" d'avoir été libérée de prison en Iran mais des incertitudes demeurent sur la date de son retour en France, a indiqué samedi son avocat.
Fariba Adelkhah "est sortie de prison la nuit dernière, vers 22H00 (18H30 GMT), et se trouve maintenant dans son logement" de Téhéran, a déclaré à l'AFP Me Hojjat Kermani. "Elle est heureuse" d'avoir quitté la prison d'Evine, dans le nord de la capitale, a-t-il précisé.
Selon l'avocat, la chercheuse a bénéficié de la décision du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, de gracier ou de réduire la peine d'emprisonnement d'un "nombre important" de condamnés à l'occasion du 44e anniversaire de la République islamique, célébré samedi.
"Son dossier est clos et il n'y a pas d'obstacle juridique à ce qu'elle quitte le pays", a précisé Me Kermani. Mais "nous devons attendre" pour savoir quand elle pourra rentrer en France, où elle habite, a-t-il ajouté.
Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Mme Adelkhah avait été arrêtée en 2019 puis condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour "atteinte à la sécurité nationale", ce que ses proches ont toujours farouchement nié.
Son compagnon, Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d'être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l'ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les États-Unis réclamaient l'extradition pour violation des sanctions américaines contre l'Iran.
Le cas de Mme Adelkhah était différent du sien car l'Iran ne reconnait pas la double nationalité et la considère comme donc uniquement comme Iranienne.
Pendant plus d'un an, d'octobre 2020 à décembre 2021, la chercheuse avait été assignée à résidence sous bracelet électronique à Téhéran, avant d'être réincarcérée à la prison d'Evine.
A Paris, elle a bénéficié d'une vaste campagne de soutien menée par ses proches et collègues, tandis que les autorités françaises avaient appelé à plusieurs reprises Téhéran à la libérer.
Plusieurs dizaines d'Occidentaux, dont six Français, restent détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme leviers de négociation.