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Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a réclamé vendredi la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui, selon lui, "défie la République" en apportant son soutien au patron de la police nationale malgré le "risque de sédition".
Le député de Seine-et-Marne a également demandé sur France 2 au président Emmanuel Macron, "garant de l'indépendance de la justice", de "mettre de l'ordre dans sa propre maison" car "il ne peut pas y avoir un État dans l'État".
Selon Olivier Faure, il y a aujourd'hui "un triumvirat constitué par le ministre de l'Intérieur, par le DGPN (directeur général de la police nationale) et par le préfet de police de Paris qui tous les trois défient les règles républicaines, les grands principes qui nous régissent, l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'égalité des citoyens devant la loi".
Il demande "à tous les trois" de démissionner.
La crise a été déclenchée par l'incarcération la semaine dernière d'un policier de la BAC de Marseille, soupçonné d'avoir, pendant les émeutes, roué de coups, avec trois autres collègues, un homme de 22 ans.
Le patron de la police, Frédéric Veaux, lui a rapidement apporté son soutien, se disant opposé à la détention provisoire des policiers même en cas "d'erreurs ou de fautes graves", ce qui a provoqué un tollé dans la classe politique et le monde judiciaire.
Gérald Darmanin est sorti de son silence jeudi soutenant, à son tour, "totalement" Frédéric Veaux. Le ministre a aussi dit comprendre la "colère" des policiers, dont certains se sont mis en arrêt maladie ou ont refusé d'aller au travail, en signe de protestation contre l'incarcération de leur collègue.
"Le ministre de l'Intérieur n'est plus visiblement que le collaborateur de sa propre administration": il "continue à défier à la fois le président de la République mais aussi la République", a déploré Olivier Faure.
"Est-ce qu'il y a encore un pilote à l'Élysée? Est-ce que le président de la République est encore capable de faire respecter ce qui est sa mission d'être le garant de l'indépendance de la justice?", s'est interrogé le patron du PS.
Rappelant qu'en 1983, François Mitterrand avait "sanctionné immédiatement" la "fronde de la police" qui défiait l'autorité politique, il a ajouté qu'on "attend du chef de l'État qu'il ait le même courage".
La France insoumise a également appelé vendredi à la démission du ministre de l'Intérieur. "La seule chose dont Gérald Darmanin devrait à présent s'honorer, c'est sa démission", a lancé la députée européenne LFI Manon Aubry sur Twitter, devenu X.
"Le message de Darmanin (...) aux policiers est clair : Nous avons peur de vous. C’est nous qui sommes à vos ordres et pas l'inverse", a raillé pour sa part la patronne des députés insoumis Mathilde Panot, sur le même réseau social.