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Les Républicains ont répété jeudi leur refus de tout "débauchage", après la main tendue d'Emmanuel Macron aux "individualités" à droite qui ont soutenu sa réforme des retraites.
"Nous pouvons travailler autour de textes successifs, mais je suis personnellement pour une ligne qui demeure indépendante, autonome", a estimé jeudi sur le président du Sénat Gérard Larcher sur LCI, rappelant avoir "de profondes divergences" avec le président Emmanuel Macron.
Pour le responsable de droite, un contrat de coalition se fait "autour d'un projet" et "le temps d'écrire le projet, ça s'appelle le lendemain de l'élection présidentielle ou des élections législatives", pas des mois plus tard.
"La méthode du débauchage, elle est totalement éculée", a renchéri le patron des députés LR Olivier Marleix sur Public Sénat, dont le groupe de 61 députés détient la précieuse clé d'une majorité absolue.
"Il n'y a plus grand monde à débaucher d'ailleurs", a ajouté M. Marleix. Il reproche au chef de l'Etat un "jeu politique" consistant à "pousser la gauche dans les bras de l'extrême gauche de M. Mélenchon, et les électeurs de droite dans les bras de Marine Le Pen" pour se retrouver "à la tête d'un bloc central".
"Le résultat c'est cette fracturation terrible dans le pays, le fait qu'aujourd'hui on se demande quelle peut être l'alternative", a-t-il analysé.
Mercredi, lors d'un entretien télévisé, Emmanuel Macron a souhaité que sa Première ministre Élisabeth Borne travaille à "la co-construction d'un agenda parlementaire" avec "des individualités politiques (qui), avec leurs convictions, sont prêtes à travailler avec les forces de la majorité".
"Nous soutiendrons les projets qui vont dans le sens de l’intérêt général, mais nous ne soutiendrons pas la politique globale de ce gouvernement", avait répliqué quelques heures plus tard le président de LR Eric Ciotti devant des journalistes.
Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau avait lui fustigé l'"impuissance politique" du chef de l'Etat.
LR semble profondément divisé depuis que 19 députés, dont l'ancien numéro 2 Aurélien Pradié, ont voté lundi une motion de censure visant à renverser le gouvernement. Ce dernier s'est finalement maintenu à 9 neuf voix près.
"Il faut arrêter de penser que LR se réduit à Aurélien Pradié", s'est agacé mercredi soir sur BFMTV le maire LR de Meaux Jean-François Copé, partisan de longue date d'un accord de gouvernement.
"Avec les deux tiers" qui n'ont pas voté la motion lundi "vous faites une majorité", a-t-il ajouté, appelant Emmanuel Macron à "la recomposer avec des LR qui sont prêts à le faire".
L'ancienne ministre sarkozyste Rachida Dati, qui fait peu de mystère de ses ambitions pour la mairie de Paris en 2026, avait elle aussi plaidé pour un "accord politique" entre son parti et Emmanuel Macron.