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Vingt-cinq des 26 services d'aide à la jeunesse et de protection de la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont depuis lundi en grève pour protester contre le manque de places d'accueil pour les jeunes en difficulté ou en danger. Le personnel réclame de nouvelles places structurelles pour ces mineurs, contraints aujourd'hui d'être installés dans des hôpitaux ou des lieux d'urgence, inadaptés sur le long terme.
Le mouvement de grève dans ces SAJ et SPJ, dépendant directement de la Fédération Wallonie Bruxelles, a démarré lundi à Marche-en-Famenne et Neufchâteau et s'étale depuis lors sur l'ensemble du territoire francophone. Les services, chargés de répondre aux situations dans lesquelles des enfants se trouvent en difficulté ou en danger dans leur famille, font face à une charge de travail importante, des burn-outs et l'impossibilité de répondre à leur mission première.
"Certains enfants attendent des mois, des années, avant d'avoir une place dans une famille d'accueil. On n'a jamais connu une situation pareille", dénoncent Anne De Keyser et Angélique Semail, employées à la SAJ de Bruxelles. "Les enfants sont placés dans une institution d'urgence ou à l'hôpital, faute de place. Nous devons même parfois séparer des fratries, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Ce n'est pas humain."
Le personnel des SAJ et SPJ demande des places d'accueil à long terme pour "permettre de faire (notre) travail correctement". "Le secteur doit se faire entendre et pas seulement via des solutions autour de places structurelles mais aussi en termes de renforts", confirme le front commun syndical CGSP-CSC.
Le cabinet de la ministre de l'Aide à la jeunesse Valérie Glatigny confirme que les besoins ont augmenté et que des mesures sont prévues "à court, moyen et long termes". Il annonce que 152 places de prise en charge supplémentaires sont débloquées depuis le 1er juin.