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La collecte et le traitement des déchets ont retrouvé un fonctionnement quasi normal à Paris mercredi, une semaine après le début de "l'acte 2" de mobilisation des éboueurs contre la réforme des retraites promis par la CGT.
Depuis lundi, la mairie, contactée quotidiennement par l'AFP, n'évoque aucun tonnage résiduel, c'est-à-dire de déchets non ramassés par ses agents. Et mercredi, aucun garage de bennes n'a été bloqué, a-t-elle précisé.
Toutefois, des poubelles non rentrées, débordantes et même quelques sacs au sol étaient visibles ça et là dans le quartier des Grands boulevards et du faubourg Montmartre, très touchés par la grève de mars, a constaté l'AFP en fin de journée.
Du côté des trois incinérateurs situés aux portes de la capitale, celui d'Issy-les-Moulineaux a encore fait l'objet d'un barrage filtrant une partie de la matinée, a indiqué le Syctom, l'opérateur métropolitain du traitement des déchets.
Une semaine auparavant, la CGT de la filière déchets et assainissement de Paris (FTDNEEA) avait pourtant confirmé sa détermination à mener un "acte 2" de la mobilisation des éboueurs, avec un nouvel appel à la grève reconductible, après avoir suspendu un premier mouvement faute de grévistes en nombre suffisant.
Contactée par l'AFP mercredi, la CGT FTDNEEA n'a pas réagi dans l'immédiat.
En mars, trois semaines de grève des agents et de blocage des incinérateurs avaient entraîné un amoncellement d'ordures dans les rues de la capitale, avec un pic à plus de 10.000 tonnes. Les images ont fait le tour du monde.
Cette situation a obligé le Syctom à transférer environ 108.000 tonnes de déchets vers des sites extérieurs. Environ 80% de ce total a été définitivement enfoui dans le sol des sites de Claye-Souilly (Seine-et-Marne), Bouqueval (Val-d'Oise) et Vert-le-Grand (Essonne), indique-t-il.
La réforme a été globalement validée vendredi par le Conseil constitutionnel, et des dizaines de poubelles pleines ont été brûlées dans les heures qui ont suivi, au passage de cortèges sauvages, dans le centre de Paris.
Le président Emmanuel Macron a promulgué dans la foulée la loi, malgré les protestations des syndicats.
La réforme des retraites va faire reculer de 57 à 59 ans l'âge de départ des éboueurs et conducteurs de benne employés par la Ville de Paris, et de 62 à 64 celui des salariés du privé, alors que "la grande majorité des personnels de la Direction de la propreté et de l'eau (DPE) a une espérance de vie de 12 à 17 ans de moins que l'ensemble des salariés de France", selon la CGT.