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Paris a critiqué jeudi l'idée d'une éventuelle "relance de l'énergie fossile" comme le charbon en Allemagne, au moment où ce pays s'apprête à faire ses adieux définitifs au nucléaire.
"Il va de soi que la relance de l'énergie fossile pour compenser la sortie du nucléaire ne va pas dans le sens de l'action climatique que nous portons tous collectivement au niveau européen", a notamment indiqué le cabinet du ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
"En outre, cela émet des émissions notamment sulfurées qui ont un impact au niveau européen", a-t-on notamment ajouté, en réponse à une question d'un journaliste sur l'Allemagne lors d'une présentation des enjeux climatiques d'une réunion du G7 au Japon.
Outre leur contribution au réchauffement climatique, les centrales à charbon émettent en effet du dioxyde de soufre néfaste pour la qualité de l'air.
A partir de samedi, les trois derniers réacteurs nucléaires en activité en Allemagne, qui ont fourni 6% de l'énergie produite dans le pays en 2022, vont être définitivement éteints, 21 ans après sa décision de sortir de l'atome. De l'autre côté du Rhin, en France, 62,7% de l'électricité produite était d'origine nucléaire en 2022.
"Chaque pays est responsable de ses propres choix énergétiques (...) néanmoins on partage les objectifs européens de décarbonation de l'économie", a également souligné le cabinet du ministère.
"On souhaiterait qu'il y ait un engagement commun et partagé pour des actions convergentes vers la sortie totale des énergies fossiles", a-t-on encore insisté de même source.
En Allemagne, le charbon représente encore près d'un tiers de la production électrique, en baisse structurelle sur la dernière décennie, mais avec une hausse de 8% l'an dernier pour compenser l'absence de gaz russe après la guerre en Ukraine.
Le gouvernement allemand assure que cette hausse sera temporaire et maintient son objectif de fermer toutes les centrales à charbon du pays d'ici 2038, dont un grand nombre d'ici 2030.
L'Allemagne mise sur l'éolien et le solaire pour couvrir, dès 2030, 80% des besoins en électricité du pays. Mais de nombreuses centrales électriques au gaz, également nocif pour le climat, devront également être construites pour compenser l'intermittence des renouvelables.
Depuis des mois, Paris et Berlin sont divisés sur le rôle du nucléaire dans la future réforme du marché européen de l'électricité.