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Plusieurs syndicats ont réaffirmé mardi leur refus d'un recul de l'âge de départ à la retraite, dénonçant une réforme "injuste" quelques heures avant d'être reçus à Matignon pour d'ultimes concertations.
"La réforme telle qu'elle est désormais envisagée va créer beaucoup de conflictualité sociale", a mis en garde auprès de La Dépêche du midi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, répétant que "la mesure d'âge, c'est une ligne rouge".
Le chef de file du premier syndicat français conteste deux arguments du président de la République, lors de ses vœux aux Français samedi: "tout d'abord il a dit que le système de retraite était dans une situation très critique (...) Il y a, certes, un déficit mais c'est l'un des déficits les plus faibles qu'il y ait eu avant une réforme. En 2003, la question de la viabilité du système était posée, en 2013 idem, aujourd'hui, ça n'est pas le cas, il n'y a pas le feu dans la maison".
En outre, "le Président a dit: +ce que nous faisons rendra le système plus juste+, mais c'est faux et archi-faux car on sanctionne d'abord ceux qui exercent des métiers difficiles et qui ont commencé tôt", a poursuivi M. Berger.
Le cédétiste met en avant "d'autres mesures de financement possibles", telles qu'une amélioration du taux d'emploi des seniors, avec des "sanctions" pour les "entreprises qui n'auraient pas de bons résultats".
"Si le 10 janvier, il y a des annonces avec un report de l'âge légal à 65 ou 64 ans, la CFDT, comme les autres organisations syndicales, appellera les salariés à se mobiliser contre cette mesure", a martelé M. Berger, qui sera le premier à être reçu à Matignon, à 15H00.
Même détermination chez Frédéric Souillot, son homologue de FO reçu à 19H00: "si on nous dit recul de l'âge de départ ou allongement de la durée de cotisation ça va coincer (...) Il y aura une mobilisation et une forte mobilisation".
"Aujourd'hui, en plus de toutes les organisations syndicales, une majorité de Français sont contre un recul de l'âge de départ ou un allongement de la durée de cotisation", a-t-il rappelé.
Le président de la CFE-CGC, François Hommeril, a lui aussi promis sur France Info de se joindre aux manifestants si le gouvernement persistait dans son projet, jugeant que la réforme est "très injuste" et qu'elle "n'est pas justifiée par des questions d'équilibre" budgétaire.