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La justice française a décidé jeudi de maintenir en détention provisoire l'un des policiers suspectés d'avoir grièvement blessé un jeune homme début juillet, lors des émeutes à Marseille, afin notamment de "prévenir toute concertation" avec les trois autres policiers mis en cause.
Quatre policiers sont soupçonnés d'avoir roué de coups un jeune de 21 ans dans le centre de Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet. Le cœur de la Cité phocéenne et ses rues commerçantes étaient alors en proie aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué à Nanterre, en région parisienne, par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin. D'autres villes françaises avaient été le théâtre de heurts, destructions et pillages pendant plusieurs nuits consécutives.
Les quatre fonctionnaires avaient été placés en garde à vue le 18 juillet dans le cadre d'une information judiciaire.
Dans sa motivation, le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé que, malgré les aveux partiels jeudi du policier maintenu en détention, ses "dénégations fallacieuses" initiales ont jeté "le discrédit sur l'ensemble de ses propos".
Encore hospitalisé, quelques jours après les faits, le jeune homme, Hedi, avait affirmé au quotidien régional La Provence avoir été frappé par un groupe de quatre à cinq personnes qu'il avait identifiées comme des policiers de la brigade anticriminalité (BAC), et ce après avoir reçu un tir de LBD (balle de défense) dans la tempe. C'est ce tir de LBD que le policier a reconnu jeudi.
L'avocat du jeune Hedi s'est déclaré "satisfait". Pour lui, "cela permettra un meilleur déroulé de l'information" et "la police doit assumer cette incarcération qui va dans le sens de la justice".
Le syndicat "Alliance Police nationale" a, lui, jugé ce maintien "incompréhensible".