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Arrêt des battues, 48 heures après la disparition du petit Emile, toujours introuvable

Malgré quelque 800 gendarmes, pompiers et volontaires mobilisés, le petit Emile, deux ans et demi, restait introuvable lundi soir, 48 heures après sa disparition dans un minuscule hameau des Alpes-de-Haute-Provence, et les secours vont désormais arrêter les battues pour des recherches plus "ciblées".

"Malgré toutes ces recherches, nous n'avons pas pu à l'heure où je vous parle localiser l'enfant", a regretté en fin d'après-midi le préfet du département, Marc Chappuis, lors d'un point presse au Vernet, village de 125 habitants, au nord de Digne-les-Bains.

"Les recherches se poursuivront (mardi) mais nous allons adapter le dispositif pour qu'il soit plus ciblé et sélectif", a-t-il ajouté: "Concrètement, on arrête les battues" pour déployer des "moyens spécialisés à la recherche de traces et d'indices", les recherches déjà menées n'ayant pas permis de repérer le garçonnet dans le périmètre initial de 5 kms autour du hameau du Haut-Vernet et ses 25 habitants, là où le bambin a disparu, à quelque 2 kms au dessus du village du Vernet lui-même, a expliqué le préfet.

"Au bout de 48 heures, l'enfant aurait dû être retrouvé dans ce périmètre," a estimé le préfet, insistant toutefois: "On n'arrête pas les recherches, on ne perd pas espoir".

A partir de mardi, "le site sera fermé à toute personne étrangère au bourg", a complété le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, précisant que "toutes les hypothèses restent d'actualité, aucune n'est privilégiée et aucune n'est exclue".

Il n'y a pas "de nouveaux éléments susceptibles d'expliquer la disparition du petit Emile", en dépit de "nombreuses auditions de témoins", a ajouté le magistrat, précisant que toutes les maisons du hameau, hormis deux abandonnées, avaient été fouillées.

- 500 appels -

Pour l'instant "aucun élément ne caractérise une infraction pénale susceptible d'être à l'origine de cette disparition", a-t-il insisté, expliquant que les investigations allaient se poursuivre, notamment sur la base des témoignages, et que la téléphonie serait également exploitée.

Le petit garçon, qui venait d'arriver pour les vacances chez ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, a disparu samedi en fin d'après-midi. Lorsqu'il a été aperçu pour la dernière fois, dans une rue du hameau, par deux voisins, samedi à 17h15, il était bien seul, a insisté le procureur de Digne.

Depuis, des centaines de bénévoles, comme Roxanne, 19 ans, et deux proches, ont participé aux recherches du garçonnet. Se présentant comme des "amis de la famille", le trio est arrivé tôt ce lundi matin, depuis la Bouilladisse, la commune des Bouches-du-Rhône d'où sont originaires les parents d'Emile. "On a participé ce matin à une grande battue d'une cinquantaine de personnes", explique la jeune femme: "On était espacé de deux mètres. Nous étions dans des champs, puis dans des zones boisées. On cherchait le moindre indice, un vêtement ou une chaussure qu'il aurait pu perdre".

La zone des recherches est montagneuse et escarpée, parsemée de petits cours d'eau, et l'enfant, s'il s'est perdu, aurait déjà passé deux nuits et deux journées seul, sans boire ni manger, dans des conditions de chaleur difficiles, le département étant en vigilance canicule.

L'enquête, ouverte dimanche pour recherche des causes de la disparition, a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, appuyée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Digne-les-Bains.

Un appel à témoins a également été lancé avec la photo de l'enfant, un blondinet aux yeux marrons, haut de 90 cm, portant un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée. Plus de 500 appels ont été reçus, mais beaucoup pour proposer de l’aide pour les recherches, ont indiqué les responsables.

Certaines disparitions d'enfants ont mis des années à trouver un épilogue, comme celle de Lucas Tronche, un adolescent de 15 ans disparu en 2015 dans le Gard et dont des ossements n'ont été retrouvés qu'en 2021 le long de la paroi d'une falaise, six ans après, non loin de la maison familiale. La justice n'a jamais pu expliquer les raisons de sa mort.

Le village du Vernet est situé à 1.200 mètres d'altitude, dans le massif des Trois Evêchés, là où un Airbus A320 de la Germanwings s'était écrasé en 2015.

L'accident, volontairement provoqué par le copilote de l'appareil, avait entraîné la mort des cinq autres membres d'équipage et des 144 passagers originaires de 19 pays, en majorité des Allemands et des Espagnols.

Une stèle en hommage aux victimes a justement été érigée au Vernet.

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