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Le bilan provisoire de l'effondrement d'un immeuble d'habitation à Douala, la capitale économique du Cameroun, est passé à 37 morts lundi, alors que les secours continuent de fouiller les décombres.
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 01H30 (00H30 GMT), un immeuble d'habitation de quatre étages situé dans le nord de la ville s'est effondré sur un autre bâtiment résidentiel d'un étage.
Cet effondrement, l'un des plus graves de l'histoire du pays, a fait 37 morts et 21 blessés, dont cinq en "urgence absolue", selon le gouverneur du Littoral, l'une des dix régions camerounaises, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, et un officier des pompiers, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Venue témoigner son soutien aux victimes et aux secours lundi, Célestine Ketcha-Courtès, la ministre du développement urbain du Cameroun, a reconnu devant la presse faire face à "une situation catastrophique", précisant que "l'immeuble en question n'avait pas de permis de construire".
Les opérations de déblaiement des décombres à l'aide d'une pelle mécanique dans l'espoir de retrouver des survivants se sont poursuivies lundi, selon un riverain contacté par l'AFP.
Dimanche, l'hôpital de Laquintinie de Douala avait indiqué avoir pris en charge "13 cas provenant de ce drame" et enregistré deux décès, dont celui d'une fillette de trois ans et d'une jeune femme de 19 ans.
Les 11 autres personnes admises étaient trois enfants, deux adolescentes, une jeune femme de 28 ans et cinq hommes, avait précisé l'hôpital.
- "Défaillant" -
Habitant du quartier depuis 15 ans, à une dizaine de minutes à pied de l'immeuble qui s'est effondré, Prosper Tchinda faisait partie des premières personnes sur place après l'accident. "Il y avait un survivant qui est sorti avec quelques égratignures, on a aussi retrouvé un bébé sain et sauf", a-t-il dit par téléphone à l'AFP.
"Le bilan pourrait encore grimper", redoute l'informaticien de 42 ans, qui assure qu'un "événement festif avec de la musique avait lieu au moment des faits" et que le bâtiment était en mauvais état.
Cet immeuble "avait l'air défaillant, il y avait des fissures dans le mur et on avait l'impression qu'il pouvait s'effondrer à tout moment. Ce n'est vraiment pas le type d'immeuble qui donnait envie de s'y installer", a confié Nathalie à l'AFP, une autre riveraine qui s'est rendue sur place immédiatement après avoir entendu un "grand bruit". Cette témoin, qui a demandé à rester anonyme, a également affirmé qu'une "fête" se tenait dans l'immeuble la nuit des faits.
"Je suis très inquiet. Il y a tellement d'immeubles qui ne respectent pas les normes. Chacun se lève et construit n'importe comment sans aucun contrôle. On a comme l'impression que les services compétents de la mairie ne font pas leur travail", s'est désolé M. Tchinda.
En 2016, l'effondrement d'un bâtiment d'habitation a causé la mort de cinq personnes à Douala et les autorités ont soulevé la question du respect des normes de construction. En juin de la même année, elles avaient identifié 500 immeubles "menaçant ruine" dans la ville.