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Deux combattants palestiniens ont été tués vendredi dans un nouveau raid militaire israélien en Cisjordanie occupée, au lendemain d'un appel de l'ONU demandant à Israël d'oeuvrer à un "processus politique sérieux" avec les Palestiniens sur fond d'une énième flambée de violence.
Khaïri Chahine (34 ans) et Hamza Maqboul (32 ans), tous deux membres de la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont été tués dans la matinée dans la vieille ville de Naplouse, bastion de groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie, où l'armée israélienne multiplie depuis des mois ce qu'elle présente comme des "opérations antiterroristes".
Des témoins ont indiqué à l'AFP qu'une fusillade avait éclaté après que les forces israéliennes ont encerclé une maison. Trois autres Palestiniens ont été blessés dans ces échanges de tirs, selon le ministère de la Santé.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué être entrée dans Naplouse pour tenter d'arrêter Chahine et Maqboul, auteurs, selon l'armée et leur organisation, d'une attaque n'ayant fait aucun mort mercredi près d'une colonie juive au sud de Naplouse.
"Les deux terroristes ont été tués à la suite d'échanges de tirs avec les forces" israéliennes, écrit l'armée, dont le raid survient sur fond d'un nouveau regain des violences liées au conflit israélo-palestinien depuis le début de la semaine.
Jeudi, un soldat israélien a été tué dans une attaque palestinienne dans le nord de la Cisjordanie. Il a été inhumé vendredi au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem, selon des journalistes de l'AFP.
L'armée a indiqué avoir "neutralisé" l'assaillant, dont la mort n'a pas encore été annoncée officiellement.
- "Restaurer l'espoir" -
L'attaque a été revendiquée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui l'a présentée comme une "réaction" à l'opération militaire israélienne menée dans le camp de réfugiés palestinien de Jénine (nord de la Cisjordanie) de lundi à mercredi.
Cette opération, d'une ampleur sans précédent depuis des années sur le théâtre de la Cisjordanie occupée, a fait 12 morts côté palestinien et un mort côté israélien.
"Restaurer l'espoir du peuple palestinien dans un processus politique sérieux, conduisant à une solution à deux Etats et à la fin de l'occupation, est la contribution essentielle d'Israël à sa propre sécurité", avait déclaré jeudi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, alors que la perspective d'un déblocage du processus de paix, dans l'impasse depuis des années, semble plus lointaine que jamais.
"Je comprends les préoccupations légitimes d'Israël pour sa sécurité. Mais l'escalade n'est pas la réponse. Cela renforce la radicalisation et conduit à un cycle de violence et d'effusion de sang qui s'aggrave", avait ajouté M. Guterres, dénonçant l'"usage excessif de la force" de l'armée israélienne lors de son opération à Jénine.
Selon un communiqué de ses services, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant s'est entretenu jeudi soir au téléphone avec son homologue américain Llyod Austin à qui il a affirmé qu'Israël continuerait "de se défendre contre toutes sortes de menaces et d'agir de manière décisive contre le terrorisme".
Au moins 192 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'année dans les violences liées au conflit israélo-palestinien, ainsi que 27 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.
Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.
Sur un autre front, l'armée israélienne a mené jeudi à partir du Golan syrien occupé quelques frappes d'artillerie sur le sud du Liban n'ayant fait apparemment aucune victime, en riposte selon elle à un tir de missile antichar non revendiqué en provenance du territoire libanais.