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L'eurodéputé belge Marc Tarabella n'a pas déclaré un voyage payé par le Qatar, a reconnu dimanche son avocat, quelques jours après que sa collègue Marie Arena faisait état d'un "oubli" similaire concernant un séjour dans l'émirat, en plein scandale de corruption présumée au Parlement européen.
Après avoir inculpé quatre personnes pour corruption présumée au profit du Qatar, les autorités judiciaires belges ont demandé la levée d'immunité de Marc Tarabella, proche de Pier-Antonio Panzeri, un ex-eurodéputé italien au coeur de l'affaire, chez qui 600.000 euros en espèces ont été saisis.
M. Tarabella, dont le domicile avait été également perquisitionné, nie toute implication, mais l'élu socialiste admet avoir effectué en février 2020 un voyage payé par le Qatar sans le déclarer auprès du Parlement comme il en avait l'obligation.
"Il était invité (...) pour un congrès. C'est l'organisation qui a payé", a indiqué son avocat Maxim Töller sur la chaîne belge RTL. "Il ne l'a pas encore déclaré (...). Il est parti ensuite au Ghana, puis il y a eu le Covid (...). Sa collaboratrice lui rappelle de le faire, mais le délai est passé", a-t-il expliqué, pointant "la réalité du terrain".
"Il va régulariser les choses (...). Il n'y a rien d'illégal à avoir un voyage payé par une organisation", a insisté l'avocat, soulignant que l'élu "a été voir la construction des stades et demandé à rencontrer des travailleurs".
- "Pas un petit Italien au fond d'une trattoria" -
Marc Tarabella avait souligné en novembre dans l'hémicycle "l'évolution positive" des droits au Qatar - au nom de la "realpolitik" et à titre d'"encouragement", selon Maxim Töller.
L'avocat par ailleurs tenté d'expliquer "l'amitié" de son client avec Pier-Antonio Panzeri: "Ce n'est pas un petit Italien au fond d'une trattoria (...). Il a été élu trois fois eurodéputé, (c'est) quelqu'un de très respecté (...). Il est bien possible qu'il ait effectivement conseillé (à M. Tarabella) de dire telle chose", sans que celui-ci "puisse imaginer" que l'élu italien "aurait monnayé leur amitié".
Mercredi, l'eurodéputée socialiste belge Marie Arena avait également reconnu avoir omis de déclarer une mission au Qatar en mai 2022, payée par l'émirat, imputant l'"oubli" à son secrétariat et évoquant "un document assez compliqué à remplir", selon ses déclarations à la presse belge.
Elle a démissionné dans la foulée de sa présidence à la sous-commission Droits de l'homme du Parlement européen, une fonction précédemment occupée par Pier-Antonio Panzeri et dont Mme Arena s'était mise en retrait dès décembre.
"Cette décision a été prise au vu des attaques politico-médiatiques qui nuisent à mon image" comme "à l'ensemble du travail réalisé au sein de la sous-commission", a-t-elle expliqué à l'agence Belga, répétant "n'avoir rien à se reprocher" et ne pas avoir fait l'objet de perquisitions ni de demande de levée d'immunité.