Partager:
Sam Rainsy, figure de l'opposition cambodgienne en exil en France, a été interdit de se présenter comme candidat à des élections au Cambodge pendant 25 ans pour avoir appelé les électeurs à déposer dans les urnes des bulletins non valides aux élections législatives de dimanche prochain. Il a également écopé d'une amende de 5.000 dollars (près de 4.500 euros).
Sam Rainsy a expliqué la raison de sa manœuvre sur Twitter lundi: "Cela donne aux Cambodgiens un moyen d'appeler à des élections authentiques".
Seize autres dirigeants et militants de l'opposition en exil, dont les noms ont été rayés des listes électorales, ont été interdits de se présenter à des élections pendant vingt ans et condamnés à une amende de 2.500 dollars (un peu plus de 2.200 euros) chacun, selon la Commission électorale nationale.
Le Parti du peuple cambodgien (CPP) du Premier ministre, Hun Sen, n'aura pratiquement pas d'adversaire aux élections de dimanche, le principal mouvement d'opposition, le Parti de la bougie, ayant été exclu du scrutin pour ne pas s'être enregistré correctement auprès de la commission électorale.
Les députés cambodgiens ont entériné récemment une réforme du code électoral visant à exclure des élections les adversaires en exil de Hun Sen. Ceux qui ne votent pas aux prochaines élections ne pourront pas se présenter comme candidats aux élections ultérieures.
Il est également interdit d'appeler les électeurs à déposer des bulletins non valides.
Plusieurs membres du Parti de la bougie ont été arrêtés. Deux d'entre eux l'ont été vendredi sous l'accusation d'avoir incité les électeurs à déposer des bulletins non valides, et deux autres lundi pour les mêmes raisons, selon le média pro-gouvernemental Fresh News.
Assigné à résidence, le principal opposant politique, Kem Sokha, a été condamné début mars à 27 ans de prison pour trahison. Il a fait appel de cette décision.