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Equateur: un journaliste présenté à la présidentielle pour remplacer son confrère assassiné

A six jours du vote à la présidentielle en Equateur, le parti centriste du candidat Fernando Villaviciencio assassiné la semaine dernière s'est trouvé un remplaçant, le journaliste Christian Zurita, pour mener la bataille dans une élection marquée par la lutte contre la criminalité et le trafic de drogues.

M. Villavicencio, qui était lui-même un journaliste de 59 ans, en croisade contre la corruption dans son pays, était en deuxième position dans les enquêtes sur les intentions de vote à la présidentielle, quand il a été tué par balle alors qu'il quittait une réunion électorale dans la capitale, Quito.

Dimanche, le parti Construye de Fernando Villavicencio a choisi son successeur, Christian Zurita, 53 ans, pour le représenter au scrutin prévu dimanche.

Si sa candidature doit encore être validée par le Conseil national électoral (CNE), M. Zurita a d'ores et déjà fait savoir qu'il suivrait intégralement le projet politique de son ami défunt.

Samedi, le parti avait choisi dans un premier temps l'écologiste Andrea Gonzalez, qui était candidate à la vice-présidence au côté de M. Villavicencio, mais il est revenu sur sa décision, de peur que les règles électorales n'invalident sa candidature.

Il existe une incertitude sur le fait de savoir si elle pouvait passer de candidate à la vice-présidence à candidate au poste suprême. Dans le doute, et faute de réponse du CNE dans le délai imparti, il a choisi de présenter M. Zurita.

Depuis l'ouverture de l'enquête sur l'assassinat du candidat, six Colombiens ont été arrêtés.

Lors d'une nouvelle conférence de presse dimanche, le commandant de la police, général Fausto Salinas, a précisé que les personnes arrêtées ont de lourds casiers judiciaires, qu'ils ont commis un "infinité de crimes" liés aux trafics d'armes et de drogue, enlèvements et vols.

Le ministre de l'Intérieur Juan Zapata a lui assuré que les enquêteurs poursuivent leurs recherches pour retrouver le commanditaire.

Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne au monde, l'Equateur est confronté à une inquiétante hausse du trafic de drogue et de la violence des gangs.

En 2021, le pays a saisi un record de 210 tonnes de stupéfiants et 201 tonnes l'année suivante.

L'Equateur a vu en 2022 le taux d'homicides presque doubler par rapport à l'année précédente, s'établissant à 26 pour 100.000 habitants.

- Nouvelle prison et militarisation -

Dans ce contexte, la question de la criminalité et de la lutte contre le trafic des drogues s'est invitée dimanche lors du débat entre les sept candidats à l'élection présidentielle, qui a débuté après une minute de silence à la mémoire du centriste Fernando Villavicencio.

Pour marquer l'absence du candidat assassiné, une chaise vide a été placée sur le plateau télévisée, où le dispositif de sécurité a été renforcé.

Le candidat de droite Daniel Noboa portait un gilet pare-balles, tandis que l'avocat indigène Yaku Pérez, candidat de gauche, exhibait un ruban noir sur sa poitrine.

"Nous allons construire ce nouveau pénitencier sur la côte en toute sécurité pour le retirer du centre urbain de Guayaquil", l'une des villes les plus violentes du pays, a déclaré la candidate Luisa Gonzalez, proche de l'ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017).

Le grand complexe pénitentiaire de Guayaquil (Sud-Ouest) a été le théâtre des pires massacres carcéraux du pays. Depuis février 2021, plus de 430 prisonniers ont été tués dans la guerre que se livrent les gangs pour dominer le trafic de drogue.

De son côté, l'ancien vice-président Otto Sonnenholzner (droite) a proposé de restreindre l'entrée des étrangers "avec un passé judiciaire" en Equateur.

Selon Jan Topic (droite), ancien membre de la Légion française, la clé de la lutte contre la criminalité serait "d'équiper et de former nos forces de l'ordre et d'intégrer toutes les sources de renseignement pour découvrir comment l'argent sale des trafiquants de drogue et les gens corrompus se déplacent."

Pour limiter le trafic de drogue, Xavier Hervas (centre droit) a proposé de "militariser les ports maritimes et les aéroports internationaux" pour dissuader les cartels de faire transiter par l'Equateur les cargaisons à destination des Etats-Unis et de l'Europe.

Yaku Perez préconise des patrouilles de la force publique et la présence "d'enseignants et de médecins" auprès des populations les plus touchées par la violence.

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