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Fermeture d'un journal critique du gouvernement au Guatemala, son patron poursuivi

Le journal El Periodico, critique du gouvernement du Guatemala, a annoncé vendredi sa fermeture définitive en invoquant la "persécution pénale et la pression économique" dont il se dit victime depuis l'arrestation l'année dernière de son patron Ruben Zamora, actuellement jugé pour chantage et blanchiment d'argent mais qui crie au procès politique.

Le quotidien, qui avait cessé en novembre de publier sa version imprimée pour se replier sur internet, a souligné dans un communiqué avoir reçu "un coup accablant" lors de l'arrestation de son directeur-fondateur le 29 juillet 2022.

"Le combat pour résister a commencé dès ce moment (mais) les perspectives n'étaient pas encourageantes", relève le journal qui dénonce "une intensification de la persécution" au cours des derniers mois, ainsi que le "harcèlement de (ses) annonceurs" pour le priver de ressources.

Ruben Zamora, 66 ans, encourt une peine de six à vingt ans de prison. Pour lui, son incarcération et sa mise en accusation sont motivées par les dizaines d'articles publiés par son journal sur des affaires de corruption au sein du gouvernement du président Alejandro Giammattei.

Selon l'accusation, Ruben Zamora aurait tenté de blanchir 37.500 dollars (un peu plus de 34.500 euros, NDLR.) obtenus par chantage auprès d'hommes d'affaires en leur promettant de ne pas publier des informations compromettantes les concernant.

Dans les semaines avant le procès, deux des avocats de Ruben Zamora ainsi qu'un journaliste cousin du patron de presse, Juan Carlos Marroquin, ont été arrêtés.

Le patron d'El Periodico est aussi poursuivi pour avoir tenté de faire obstruction à une autre enquête en 2021 pour blanchiment d'argent.

Huit personnes impliquées dans cette deuxième procédure ont fui en exil, "dont la directrice d'El Periodico (Julia Corado), des éditorialistes et mon benjamin", a confié Ruben Zamora à des journalistes.

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