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France: Macron au défi de la réponse politique aux émeutes

Emmanuel Macron, qui mise sur un retour au calme avec sa riposte "graduée" aux émeutes, va devoir maintenant traduire en message à l'adresse des Français sa réponse politique à cette nouvelle crise, venue bouleverser sa stratégie d'apaisement après la réforme des retraites.

La séquence de ce début d'été commençait à s'esquisser: le chef de l'Etat allait probablement remanier son gouvernement avant de clôturer, le 14 juillet, jour de la fête nationale, les "cent jours" censés tourner la page de la contestation sociale de l'hiver.

Début juin, la cote de popularité de M. Macron avait rebondi après deux mois de forte défiance consécutive à l'adoption au forceps de la réforme des retraites. Il avait alors gagné quatre points à 29% de Français lui accordant leur confiance.

Et puis il y a eu la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier après avoir refusé d'obtempérer à un contrôle, suivie de plusieurs nuits d'émeutes, de destruction et de pillages.

"Les cent jours, ils ont du plomb dans l'aile", ironise un conseiller ministériel. Et la pertinence d'un remaniement s'éloigne, selon des cadre de la majorité présidentielle.

En attendant, le président a demandé de maintenir "une présence massive" sur "le terrain", "pour conforter le retour au calme et à l'ordre", a fait savoir son entourage à l'AFP.

Au sommet de l'Etat, on se délivre une forme d'autosatisfecit sur la gestion de crise, faite de "sobriété et fermeté", selon les mots d'un ministre. Un conseiller du président salue la "réponse graduée", préférée à des mesures radicales comme l'état d'urgence réclamé la semaine dernière par la droite et l'extrême droite.

-"Bâtir des solutions"-

S'il n'est pas allé lui-même sur le terrain malgré l'annulation de sa visite d'Etat en Allemagne, il a reçu lundi les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, tandis que la Première ministre Elisabeth Borne a réuni les représentants des groupes politiques du Parlement.

Emmanuel Macron s'est aussi entretenu au téléphone avec le maire de L'Haÿ-les-Roses Vincent Jeanbrun, au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier contre son domicile dans cette ville de banlieue parisienne.

"On va bâtir ensemble les solutions", lui a assuré le chef de l'Etat, d'après des propos rapportés par son entourage. Mardi, il rencontrera les maires de "plus de 220 communes victimes d'exactions" à l'Elysée.

L'heure est pour l'instant à l'analyse des événements et il doit donc d'abord "montrer qu'il est à l'écoute", "en Père de la Nation", dit on dans l'entourage du président. Le 14 Juillet pourrait être le moment pour tirer de premières conclusions.

Plusieurs responsables réclament de vraies annonces, pas forcément avec de nouveaux chèques.

Pour un ministre, "il y aurait une erreur qui serait de passer à autre chose, et je ne pense pas que ce soit l'intention du président". Le ministre prône "une sorte de Macronisme des banlieues", "en appelant à la responsabilité des parents, en soulevant les questions de civilité, de comportement, mais aussi avec un volet plus social sur la lutte contre les discriminations, le rapport des jeunes à la police".

Un autre conseiller ministériel plaide pour que l'éducation devienne clairement "la priorité de la fin du quinquennat". "Cette crise a révélé notamment le profond échec de notre politique éducative", affirme-t-il sans détours, constatant le jeune âge d'un grand nombre d'émeutiers, "façonnés" à l'école pendant les années Macron.

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