Accueil Actu Monde International

A Jérusalem, Blinken presse Israéliens et Palestiniens à un "retour au calme"

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a pressé lundi Israéliens et Palestiniens à agir urgemment pour restaurer le calme, sur fond d'une nouvelle spirale de violences meurtrières que les appels internationaux à la retenue ne sont pas jusqu'à l'heure parvenus à apaiser.

La visite du chef de la diplomatie américaine, deuxième étape d'une tournée moyen-orientale éclair ayant débuté dimanche en Egypte, était prévue de longue date mais a pris une tournure différente avec la flambée de violences israélo-palestiniennes des derniers jours.

Les morts côté palestinien comme israélien se sont multipliés: attentats, fusillades, raids aériens et sanctions ne cessent de se répondre, faisant craindre un nouvel engrenage.

"Nous exhortons maintenant toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour un retour au calme et une désescalade", a déclaré M. Blinken à Jérusalem, lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Celui-ci effectuera une visite officielle en France le 2 février où il rencontrera le président français Emmanuel Macron, a indiqué son cabinet dans la soirée de lundi.

Plus tôt dans la journée, M. Blinken a dit vouloir "rétablir un sentiment de sécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, qui bien sûr fait cruellement défaut".

Il a rencontré en soirée son homologue israélien Eli Cohen puis le président israélien Isaac Herzog.

Mardi, il s'entretiendra notamment avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

"Il en va de la responsabilité de chacun de prendre des mesures pour apaiser les tensions plutôt que de les attiser, d'oeuvrer pour qu'un jour les gens n'aient plus peur dans leurs communautés, leurs maisons et leurs lieux de culte", a dit M. Blinken à son arrivée lundi à l'aéroport de Tel-Aviv.

- Accès de violences -

Dans la foulée d'attaques anti-israéliennes, le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, a annoncé des mesures visant à sanctionner les proches des auteurs d'attentats.

Dimanche, les forces israéliennes ont mis sous scellés la maison de la famille d'un Palestinien qui a tué six Israéliens et une Ukrainienne vendredi près d'une synagogue à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte occupée par Israël, en vue de la détruire. La maison d'un Palestinien qui a blessé samedi deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, devait être aussi mise sous scellés.

Des gardes israéliens ont tué dimanche un Palestinien en Cisjordanie.

Lundi, les forces israéliennes ont tué un Palestinien à Hébron, dans le sud de ce territoire, selon les autorités palestiniennes. L'armée a dit avoir tiré sur un conducteur qui prenait la fuite.

Les attaques anti-israéliennes ont eu lieu après un raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie avec dix Palestiniens tués à Jénine dont des combattants, suivi de tirs de roquettes de Gaza vers Israël et de frappes israéliennes de représailles. Le chef de la diplomatie américaine a également abordé la question de l'Iran, ennemi de l'Etat hébreu. "De la même façon que l'Iran a longtemps soutenu des terroristes qui attaquent des Israéliens et d'autres, le régime (iranien) fournit désormais des drones que la Russie utilise pour tuer des civils ukrainiens innocents", a-t-il accusé. En échange, la Russie fournit des armes sophistiquées à l'Iran", a-t-il encore dit.

Lundi, le Hamas palestinien, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, a jugé que la visite du secrétaire d'Etat américain soulignait "le soutien absolu et le partenariat avec l'occupation" israélienne.

- Interlocuteur égyptien -

M. Blinken a débuté sa tournée en Egypte, pays dont la diplomatie et surtout les services de renseignement sont régulièrement sollicités pour intervenir dans la question palestinienne.

Premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël en 1979 et Etat voisin de la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, l'Egypte reçoit tout autant les chefs de gouvernement israéliens que les dirigeants des différents partis palestiniens.

De nouveau, la présidence égyptienne a assuré que "l'Egypte avait mené ces derniers jours des efforts pour tenter de contrôler la flambée de tensions".

Si les Etats-Unis et l'Egypte, l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine, sont des acteurs diplomatiques de poids, il n'en reste pas moins que pour les experts, la marge de manoeuvre de M. Blinken paraît limitée.

En privé, des responsables américains ne cachent pas leur frustration face à l'escalade et l'impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien.

Si peu d'avancées sont attendues sur le front de la désescalade, Washington tente surtout de renouer avec M. Netanyahu, selon les analystes.

Des responsables se sont récemment succédé à Jérusalem et certains experts évoquent une possible venue de M. Netanyahu à la Maison Blanche dès février.

À lire aussi

Sélectionné pour vous