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La Cour suprême des États-Unis a invalidé jeudi une carte des circonscriptions électorales adoptées par les élus républicains en Alabama, dans le sud du pays, accusée de discriminer les électeurs noirs.
À une courte majorité de cinq juges sur neuf, le temple du droit américain a refusé au passage de détricoter un peu plus la grande loi sur les droits civiques de 1965, au grand soulagement des défenseurs des minorités.
Ce texte, le Voting Rights Act, avait été adopté pour empêcher les anciens États ségrégationnistes de priver les Afro-Américains du droit de vote, mais a été vidé ces dernières années d'une partie de sa substance par la haute Cour.
Ce dossier était perçu comme une nouvelle tentative de l'affaiblir.
Au-delà du débat sur sa carte, l'Alabama avait tenté de convaincre la Cour suprême de changer sa jurisprudence, qui interdit de diluer le vote des électeurs noirs en les concentrant dans un nombre limité de circonscriptions pour diminuer leur influence ailleurs.
La "nouvelle approche" proposée par l'Alabama, qui voulait empêcher de prendre en compte les critères raciaux pour évaluer la légalité des découpages électoraux, "n'est convaincante ni en théorie ni en pratique", a toutefois tranché jeudi le chef de la cour John Roberts, au nom de la majorité.
Concrètement, les autorités républicaines de l'Alabama devront revoir une carte dessinée en 2021 pour attribuer les sièges à la Chambre des représentants.
Sur ce découpage, les électeurs noirs, qui votent majoritairement démocrate, n'étaient majoritaires que dans une seule des sept circonscriptions de l'État, alors qu'ils représentent 27% de sa population. La nouvelle carte passait également au milieu d'une région majoritairement noire, la "Black Belt" et la coupait en deux.
En vertu de la décision de la Cour suprême, les autorités devront créer une seconde circonscription avec une majorité d'électeurs afro-américains.