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Environ 12% du commerce mondial transite par la mer Rouge, mais depuis la mi-novembre, les attaques des Houtis ont contraint de nombreuses compagnies maritimes à éviter la zone. Qui sont-ils et pourquoi s'en prennent-ils aux bateaux?
Les attaques se sont multipliées depuis novembre dernier. Des hommes arrivent par hélicoptère sur un bateau, pénètrent dans le poste de pilotage, s'emparent du navire et des membres d'équipage. Ces attaques sont menées par un groupe armé: les Houtis. Pour leurs opérations, ils se placent au niveau du détroit stratégique de Bab-El-Mandeb. Un passage qui mène vers le canal de Suez. 20.000 navires y transitent chaque année pour permettre le commerce entre l’Europe et l’Asie. Plusieurs compagnies de transport maritime passent désormais par le Cap de Bonne-Espérance au sud de l’Afrique: un contournement plus long d’au moins 10 jours.
Face à cette menace pour le commerce mondial, les Etats-Unis ont lancé à la mi-décembre l’opération "Gardiens de la prospérité", une coalition navale internationale. "C’est une opération couronnée de succès. Nous avons réussi à atteindre toutes nos cibles et nous allons continuer à riposter si besoin", s'est exprimée Sabrina Singh, la porte-parole adjointe du Pentagone.
Formé dans les années 90 au Yémen, le groupe armé des Houthis s'oppose au pouvoir en place. En 2014, les rebelles prennent le pouvoir à Sanaa, la capitale, forçant les autorités en place à s’exiler. Les Houthis disent agir en solidarité avec les Palestiniens. Ils veulent stopper les bateaux, selon eux, pro-israéliens. "Nous disons à nos frères palestiniens : vous n’êtes pas seuls, nous sommes avec vous jusqu’à la mort."
Les rebelles ont revendiqué des frappes contre un navire américain ce vendredi dans la matinée. "Nous répondrons à toute nouvelle agression", a scandé le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.
Dans la capitale yéménite, des centaines de milliers de personnes ont manifesté ce vendredi contre les frappes américaines. Les Nations Unies appellent toutes les parties à "éviter une escalade de la situation dans la région".