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Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé vendredi à une réforme des institutions internationales, au premier jour d'une réunion du G20 Finances, organisé en Inde.
Réunis à Bangalore, capitale technologique de l'Inde, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 tentent de s'accorder sur des solutions face aux défis posés par l'économie mondiale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de poussée inflationniste.
L'Inde, pays organisateur du G20, s'est fixé comme priorité pour sa présidence une réforme des institutions financières internationales, dont la Banque mondiale.
"La confiance dans les institutions financières internationales s'est érodée. C'est en partie parce qu'elles ont été lentes à se réformer", a souligné dans son discours d'ouverture le Premier ministre indien Narendra Modi.
"Nous devons travailler ensemble à renforcer les banques multilatérales de développement afin de relever les défis mondiaux tels que le changement climatique et les niveaux d'endettement élevés", a affirmé le dirigeant indien.
Ces remarques font écho aux appels lancés par d'autres représentants pour que la Banque mondiale augmente ses prêts et élargisse son champ d'action.
- "Faire pression" -
"Je continuerai à faire pression pour que tous les créanciers officiels bilatéraux, y compris la Chine, participent à des traitements significatifs de la dette des pays en développement et des marchés émergents en difficulté", a assuré jeudi en Inde la secrétaire d'Etat américaine au Trésor, Janet Yellen.
La Banque mondiale a lancé en octobre une première feuille de route en vue d'une réforme, censée mieux répondre aux besoins de financement des pays en développement.
Cette réforme doit permettre de mobiliser des fonds plus efficacement pour les pays les plus pauvres, face aux défis posés par l'inflation, l'endettement ou encore le changement climatique.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a annoncé au début du mois qu'il quitterait son poste d'ici fin juin, avec un an d'avance.
Il s'était récemment trouvé sous le feu des critiques, accusé par l'ancien vice-président américain Al Gore d'être climatosceptique et de n'avoir pas su renforcer le financement de projets climatiques dans les pays en développement.
Washington a proposé jeudi à sa succession à la tête de la Banque mondiale la candidature de l'ancien PDG de Mastercard d'origine indienne Ajay Banga.
- Jardin et lac artificiel -
"Je pense que nous avons un très bon candidat pour la Banque Mondiale", a estimé devant la presse le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
Les discussions du G20 Finances se déroulent jusqu'à samedi dans un hôtel de luxe bordé par un jardin et un lac artificiel, en retrait de l'effervescence de Bangalore.
Jusqu'à samedi, les puissances du G20 vont également tenter de trouver un accord pour alléger la dette des pays les plus pauvres.
En 2020, le G20 a convenu d'un "cadre commun" pour la restructuration de la dette des pays les plus pauvres mais sa mise en oeuvre est lente.
Les Etats-Unis accusent la Chine, principal créancier de nombreux pays africains, de ralentir le processus.
- "Analyser les causes" -
Le ministre chinois des Finances, Liu Kun, a appelé vendredi à "analyser les causes des problèmes d'endettement de façon juste, objective et approfondie", selon un communiqué publié par son ministère.
Le responsable s'exprimait au G20 Finances par liaison vidéo depuis la Chine.
La réforme de la fiscalité internationale, dont la taxation des principaux acteurs du numérique, figure également au programme du G20 Finances.
Les échanges se tiennent un an jour pour jour après le début de l'invasion russe de l'Ukraine et sur fond de désaccords entre les participants du G20 sur ce sujet.
L'Allemagne et la France ont plaidé vendredi pour l'inscription du terme "guerre" au communiqué final du G20 Finances, malgré des réticences de l'Inde.
A l'image de la Chine, l'Inde n'a pas condamné l'intervention militaire de Moscou et a augmenté depuis un an ses importations de pétrole russe.
L'an dernier lors des trois précédentes réunions du G20 Finances, aucun communiqué n'avait pu être rédigé en raison des divergences d'opinions des pays du G20, alors sous présidence indonésienne.