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L'Irlande du Nord marque 25 ans de paix malgré des tensions

Sans célébration particulière mais avec des incidents visant la police, l'Irlande du Nord a marqué lundi le 25e anniversaire de l'accord de paix du Vendredi Saint, dans un contexte de tensions persistantes dans la province britannique.

Le 10 avril 1998, les républicains favorables à une réunification avec l'Irlande et les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni décrochaient un accord de paix inespéré après d'intenses négociations impliquant Londres, Dublin et Washington.

L'accord a mis fin à trois décennies de violences qui ont fait 3.500 morts, entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l'implication de l'armée britannique.

Un quart de siècle plus tard, l'heure n'est pas à la fête, entre blocage politique et inquiétudes sécuritaires.

Aucun événement majeur n'a eu lieu lundi mais des heurts ont éclaté dans la ville frontalière de Londonderry, où la police a été attaquée dans l'après-midi lors d'une parade non-déclarée de républicains dissidents.

Aucun blessé n'a été rapporté mais la police a appelé au retour au calme alors que des images montrent un véhicule incendié.

"Quelle honte", a réagi la députée nord-irlandaise Kellie Armstrong, estimant qu'il s'agissait d'actes commis "par certains qui veulent ramener l'Irlande du Nord à une période sombre".

Malgré les tensions, plusieurs personnalités politiques sont attendues dans la semaine en Irlande du Nord, au premier rang desquelles le président américain Joe Biden, qui a des origines irlandaises et qui arrive mardi soir à Belfast. Il sera accueilli sur le tarmac par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

"Nous nous souvenons aujourd'hui du début d'un nouveau chapitre pour l'histoire du peuple nord-irlandais", a indiqué dans un communiqué Rishi Sunak, qui n'avait que 17 ans au moment de la signature de l'accord.

- Blocage politique -

Il a affirmé que l'anniversaire était l'occasion de "célébrer ceux qui ont pris des décisions difficiles, accepté des compromis et fait preuve de leadership".

Les commémorations ont lieu alors que les institutions locales -créées à la suite de l'accord et censées allier les communautés- sont paralysées depuis plus d'un an en raison de désaccords liés aux conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le parti unioniste DUP -viscéralement attaché à l'appartenance de la province au Royaume-Uni- refuse de participer au gouvernement tant que les dispositions post-Brexit (contrôles douaniers, application de certaines règles européennes...) visant à éviter le retour d'une frontière physique avec l'Irlande n'auront pas été abandonnées.

Une renégociation du protocole entre l'UE et le Royaume-Uni, censée répondre aux inquiétudes des unionistes, a été rejetée par le DUP ces dernières semaines.

Dans ce contexte déjà difficile, l'Irlande du Nord a relevé son niveau de la menace terroriste après la tentative d'assassinat d'un policier en février revendiquée par des membres d'un groupe républicain dissident.

"Un petit nombre de personnes (...) veulent nous ramener à l'époque sombre", a affirmé dans le Sunday Telegraph Chris Heaton-Harris, le ministre britannique en charge de l'Irlande du Nord.

Pour la venue de Joe Biden dans la province, plus de 300 agents venus du reste du Royaume-Uni devraient être mobilisés.

- 'Soutien international' -

L'accord du Vendredi Saint, "comme nous le verrons lors de la visite du président Biden cette semaine, continue de bénéficier d'un soutien international considérable de la part de nos alliés les plus proches", a aussi rappelé M. Sunak.

Le Premier ministre doit organiser pour l'occasion un "dîner de gala" et participer à une conférence commémorative à l'université Queen's de Belfast.

De son côté, Joe Biden souhaite profiter de sa visite pour "marquer les progrès considérables accomplis depuis la signature de l'accord" et rappeler "la volonté des Etats-Unis de soutenir le vaste potentiel économique de l'Irlande du Nord", selon la Maison Blanche.

Le président américain se rendra ensuite en République d'Irlande, dans la capitale Dublin mais aussi dans les comtés de Louth (est) et de Mayo (ouest), d'où viennent ses ancêtres qui ont émigré au milieu du XIXe siècle, fuyant comme tant d'autres une Irlande ravagée par la famine, pour finalement s'établir en Pennsylvanie.

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