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L'hôtel Astoria a fait les grandes heures du tourisme belge, accueillant les plus grands noms, de Salvator Dali à l'empereur Hirohito du Japon. Fermé en 2007, il a été transformé en palace après quatre ans de travaux. Plongée au cœur de l'un des plus luxueux hôtels de Belgique.
Il se dresse fièrement au milieu de la rue royale : l'ancien hôtel Astria. C'est là que le Roi Léopold II a choisi de faire construire l'hôtel le plus prestigieux de Bruxelles en 1908. 116 ans plus tard, il se prépare à rouvrir ses portes. Dans le hall, les décorateurs ajoutent les dernières touches à la magie de Noël.
La majestueuse verrière, qui trône au centre du palace, avait été supprimée en 1947 pour des soucis d'étanchéité. Si la pièce maîtresse de l'hôtel a retrouvé son éclat, c'est grâce au travail de l'architecte Francis Metzger. "Quand je rentre dans l'hôtel pour la première fois, une de mes premières réactions, par rapport aux photos d'époque, a été de dire que cette verrière fait partie de l'œuvre. Tout le travail a été la reconstitution d'un élément essentiel", explique ce dernier.
Au premier étage, certains vitraux d'origine ont heureusement résisté aux années. "Ceux-ci étaient encore en place et sont en relativement bon état. Ils n'ont pas tant souffert des travaux. Par contre, la verrière supérieure menaçait de s'effondrer. Nous avons démonté ces vitraux en 2013 et les avons stockés dans de grandes boîtes en bois pour pouvoir les restaurer par la suite", explique l'architecte Monica Marteaux. "Nous avons reconstitué exactement la couleur, les vitraux, le type de verre".
Grâce au savoir ancestral des artisans belges, les décors les plus abîmés ont pu reprendre vie. C'est dans les sous-sols du palace que les travaux les plus impressionnants ont été menés : un spa a été créé dans les anciennes caves. Il a fallu creuser onze mètres sous l'hôtel. "On a eu beaucoup de chance, on n'a pas eu de gros problème de stabilité, si ce n'est que c'est une épreuve", souligne Francis Metzger.
Au deuxième étage, l'heure est aux dernières inspections des chambres. Dans ces suites pouvant aller jusqu'à 2.000€ la nuit, l'improvisation n'a pas sa place.
"Nous, ce qui va nous importer, c'est le détail. On va vraiment pousser au paroxysme tout l'ensemble du détail afin que le client puisse bénéficier d'une chambre propre et fonctionnelle. C'est ce qu'il y a de plus important", explique ainsi un steward. "Ce qui va aussi nous intéresser, c'est l'alignement, le positionnement, que les choses soient parfaitement alignées par rapport au miroir".
"Deux personnes pour chaque chambre"
Et qui dit palace, dit service irréprochable. "On a 250 personnes ici dans l'hôtel et ça, c'est le double des autres hôtels à Bruxelles. Ce sont deux personnes pour chaque chambre", affirme Sophe Clarke, directrice marketing du palace.
Pour trouver sa clientèle, le palace ne compte pas uniquement sur les touristes étrangers, il espère aussi conquérir les Bruxellois... grâce à ses deux restaurants d'exception. Dans les cuisines, l'équipe peaufine le menu pensé par le chef étoilé, David Martin. Ici aussi, il faut s'entraîner avant de recevoir les clients.
"On a fait deux semaines de service à blanc où on invitait les gens qui travaillaient dans l'hôtel, pour qu'on puisse rôder les équipes, ajuster les plats et les dressages. Il y a plein de choses qui fonctionnent et qui ne fonctionnent pas, il faut s'adapter et réagir. C'est un beau challenge", confie l'un des cuisiniers.
Dix-sept ans après sa fermeture, l'hôtel historique accueillera demain ses nouveaux clients, mais ce n'est qu'en début d'année que toutes ces suites seront fonctionnelles. Une grande star internationale aurait par ailleurs déjà prévu de réserver tout un étage.